Chantons notre foi

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

« Et vous, qui dites-vous que je suis ? » (Marc 8, 29) Une foi vivante et vivifiante, une foi qui suscite en nous « un encouragement dans l’amour, une communion dans l’Esprit, un élan d’affection et de compassion » (Philippiens 2, 1) ne peut se contenter que de formulations toutes faites. Une foi vivante et vivifiante s’édifie lorsque nous reformulons avec nos propres mots, non seulement l’enseignement religieux que nous avons reçu, mais aussi notre expérience spirituelle propre.

Les premiers disciples de Jésus avait appris que Dieu allait envoyer un messie pour sauver son peuple et, selon la tradition, un prophète comme Élie devait le précéder. Mais c’est leur expérience intime avec Jésus qui les conduit à professer que c’est lui le Christ. Cela dit, leur compréhension de ce que cela signifie va continuer à évoluer.

Prenons Pierre et Paul, par exemple. Au début, pour Pierre, un Christ crucifié… inconcevable ! En lisant la suite de l’extrait de l’Évangile de ce matin, vous constaterez que Pierre n’est pas encore rendu là dans son cheminement. Pour Paul, avant son expérience sur le chemin de Damas (Actes 9, 1-31), proclamer que Jésus, un homme, était l’égal de Dieu… quel blasphème ! Et annoncer un messie crucifié… une déformation totale de la tradition. Pour Paul, il s’agissait là non seulement d’erreurs théologiques graves, mais d’une menace à l’ordre public. À tel point que Paul persécutait l’Église (Actes 8, 3).

Pour Pierre, pour Paul, comme pour nous toutes et tous, c’est l’expérience spirituelle personnelle acquise dans l’intimité avec le Christ crucifié, ressuscité et vivant en nous et parmi nous par l’Esprit qui fait mûrir notre foi. Et nous sommes appelés à confesser notre foi. Nous sommes appelés à formuler nous-mêmes notre foi.

Bien sûr qu’il est bon d’annoncer à d’autres la Bonne Nouvelle ; pour qu’en voyant la joie et l’amour qui nous animent, nos contemporains aient le goût, eux aussi, de s’approcher de Jésus. (Mais on ne peut pas le répéter assez : il ne devrait jamais avoir de coercition dans l’annonce de l’Évangile mais plutôt une invitation à gouter et à voir que le Seigneur est bon !) Cela dit, confesser notre foi, c’est bon pour nous aussi.

Paul est venu à comprendre qu’il avait comme mission d’annoncer la Bonne Nouvelle aux non-juifs. Toutefois, ses lettres sont adressées à des communautés chrétiennes, c’est-à-dire à des gens qui croient déjà en Jésus mais qui sont habités par des doutes, par des questionnements, par des manières divergentes de comprendre et de vivre leur foi. En quelque sorte, Paul écrit pour reconvertir ses lecteurs. Et écrire a certainement réaffirmé sa propre foi par la même occasion.

Paul est en prison quand il écrit aux Philippiens (En passant l’extrait que nous venons d’entendre est parmi les premières déclarations de foi écrite). Écrire cette lettre qui annonce, entre autres, que son emprisonnement avait du bon en ce sens cette situation contribue à la progression de l’Évangile (Philippiens 1), devait être une source d’« encouragement dans l’amour, une communion dans l’Esprit, un élan d’affection et de compassion » pour ses lecteurs… mais aussi pour Paul lui-même. Oui, confesser notre foi peut nous faire bien, à nous aussi : en nous rappelant nos convictions profondes dans le doute, en nous orientant quand la vie nous déboussole, en ravivant notre espérance dans les moments où l’on se sent impuissant. J’en suis tellement convaincue que, j’allais vous inviter à écrire quelques lignes de confession de foi pendant ce culte de la rentrée. Mais je me suis ravisée. Cela aurait pris trop de temps et ce n’est pas tout le monde qui a la plume facile, surtout pour ce genre de chose. C’est compréhensible.

Un jour, lors d’une retraite pour le personnel ministériel de l’Église Unie, le pasteur Peter Short, alors modérateur de l’Église Unie, a dit que beaucoup de gens ont de la difficulté articuler leur théologie, à mettre des mots sur ce qu’il croit à propos de Dieu et de l’Église. Toutefois, ils ont beaucoup moins de difficulté identifier leurs cantiques préférés, celles qui résonnent en eux. Si ces cantiques nous élèvent et nous relèvent, sans doute est-ce parce qu’ils expriment nos convictions profondes, notre espérance chrétienne, et nous rappellent les promesses de Dieu et son appel pour nos vies.

Au cours de mon ministère, j’ai vu des personnes non-verbales, atteintes de la maladie d’Alzheimer, par exemple, s’animer et sourire en chantant par cœur des cantiques appris dans leur jeunesse. J’ai vu des patients souffrants de douleurs physiques ou d’angoisse s’apaiser en chantant leur foi. Quelqu’un disait : « Chanter, c’est prier deux fois ». Chanter nous fait résonner au diapason de la source éternelle et intarissable de joie, d’espérance et d’amour, de compassion et de confiance en Dieu fait toutes choses nouvelles.

Alors, ce matin j’aimerais conclure cette prédication en prenant du temps pour réaffirmer notre foi en la chantant quelques versets de cantiques qui résonnent en nous.

Les gens présents sont invités à choisir un verset de l’un des leurs cantiques préférés que l’assemblée entonne par la suite. Cliquez ici pour écouter la liste de lecture des cantiques choisies par l’assemblée.

Que les mots de notre foi renouvèlent notre confiance en Dieu et notre ardeur pour répondre à son appel pour nos vies. Par nos chants, encourageons-nous les uns, les unes les autres. Chaque jour de notre vie, chantons notre foi, pour la gloire de Dieu et la transformation de nos cœurs et du monde. Amen.

LECTURES BIBLIQUES

Marc 8, 27-29

Philippiens 2, 1-11

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