Les OGM (organismes biologiquement modifiés), dont les semences sont une importante partie, jouent un rôle de plus en plus grand dans notre alimentation. De temps à autre, un article à leur propos nous pousse à ouvrir grand les yeux ou à nous gratter la tête avec scepticisme, tant son contenu nous paraît « faramineux ».
Il vous est peut-être arrivé (comme cela m’est aussi arrivé) de lire (en général dans les tout-premiers jours du mois d’avril) que, de « source bien informée », la formule avait été trouvée, par des manipulations génétiques, d’une semence d’un type bien particulier! A lire le titre de la présente prédication, se pourrait-il que les laboratoires aient encore fait des miracles et que l’on soit enfin parvenu à mettre au point la formule de la graine de spaghetti biologiquement modifié?
Ne serait-ce pas le fun, le total fun, de pouvoir semer des graines et de récolter des spaghettis, quand bien même ces pâtes ne seraient pas des panzani?
Rien n’est impossible. Le jour où les cochons arriveront à voler, ce jour-là, nous sortirons, peut-être, pour mettre en terre des semences de spaghetti! Dans tous les cas, notre Ecriture de ce matin, Matthieu 13.1-23, nous présente, un semeur qui, ce jour-là, sortit semer.
Non, ce n’était pas des semences de spaghetti. Il s’agit d’une parabole de Jésus; c’est la première d’une série de plusieurs paraboles que les théologiens appellent les « paraboles du Royaume ». Nous les découvrirons au cours des prochaines semaines.
Les paraboles sont de courtes histoires tirées de scènes de la vie quotidienne, avec une tournure qui surprend, et que Jésus utilise souvent comme un outil pédagogique, et quelques fois bien davantage.
La parabole de ce matin (tout comme par ailleurs celle de la semaine prochaine) a ceci de particulier que Jésus revient plus tard en donner lui même l’interprétation.
Alors, nous rapportant au texte de ce matin, nous savons de la bouche même de Jésus ce à quoi correspond chacune des quatre scénettes composant la parabole. Voilà, n’est-ce pas, qui rend la tâche bien plus aisée aux prédicateurs! Vraiment?
Non, pas vraiment! Mais, du moins, cela offre-t-il une certaine protection aux esprits ouverts et aux oreilles crédules, prêtes à gober n’importe quelle niaiserie proférée, avec éloquence et conviction, par des prêcheurs illuminés, pêchant en eaux troubles.
Quoiqu’il en soit, s’il est vrai que l’explication correcte nous en est donnée, la question de ce que nous en ferons, n’en demeure pas moins entière.
Jésus, qui n’est pas un moraliste et dont les paraboles ne nous dictent pas un comportement, respecte notre intégrité. En lui il n’y a pas de viol de conscience. Non, ce pas, il ne le franchit pas à notre place : c’est la liberté de la personne qui écoute, c’est surtout sa responsabilité. Nous, non plus, ne pouvons pas franchir ce pas pour qui que ce soit d’autre.
C’est ce qui fait de la même parole une parole refusée, donc une auto-condamnation ou alors une parole reçue, et donc, Hallelujah, un message d’espérance et de vie! Qu’en sera-t-il donc aujourd’hui? Notre réponse est vitale. C’est pour elle que la parabole a été dite.
Notre décision a des implications concrètes qu’il nous appartient de mettre en œuvre. Pour ce faire, considérons que dans notre parabole, le semeur est le même : il est compétent, consciencieux et responsable. La semence est la même, elle est excellente! Quel est donc l’élément qui fait la différence? Ce qui fait la différence, c’est l’état du terrain, la qualité de la terre ensemencée.
Qu’est-ce à dire? Répondre à la question, c’est nous demander : sommes-nous un réceptacle passif, sans pouvoir, ni liberté ou avons-nous un pouvoir et une responsabilité relatifs aux conditions, en nous, dans lesquelles la semence sera reçue, gardée et entretenue? Que vous en semble?
Comment exerceriez-vous pareille opportunité?
Il n’y a pas si longtemps, le comité des finances de notre communauté de foi avait organisé une soirée «souper spaghetti». Ce fut une soirée richement bénie grâce aux talents et dons de plusieurs, ainsi qu’à la générosité et l’abnégation d’autres. Le souper spaghetti est dans un sens une semence.
Dans quelles conditions mettrons-nous le terrain qui la recevra pour qu’elle puisse germer, prendre racine et rapporter par mille, par cent et par trente? Voilà notre responsabilité! Travaillons, prenons de la peine. C’est le fonds qui manque le moins.
« Entende qui a des oreilles ! »
Samuel Vauvert Dansokho
Eglise Unie Saint-Pierre et Pinguet
Québec, le 13 juillet 2014
Ecritures
Matthieu, Chapitre 13. 1-23
1En ce jour-là, Jésus sortit de la maison et s’assit au bord de la mer. 2De grandes foules se rassemblèrent près de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. 3Il leur dit beaucoup de choses en paraboles. « Voici que le semeur est sorti pour semer. 4Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin ; et les oiseaux du ciel sont venus et ont tout mangé.5D’autres sont tombés dans les endroits pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont aussitôt levé parce qu’ils n’avaient pas de terre en profondeur ; 6le soleil étant monté, ils ont été brûlés et, faute de racine, ils ont séché. 7D’autres sont tombés dans les épines ; les épines ont monté et les ont étouffés. 8D’autres sont tombés dans la bonne terre et ont donné du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente.9Entende qui a des oreilles ! »
10Les disciples s’approchèrent et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » 11Il répondit : « Parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, tandis qu’à ceux-là ce n’est pas donné. 12Car à celui qui a, il sera donné, et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera retiré. 13Voici pourquoi je leur parle en paraboles : parce qu’ils regardent sans regarder et qu’ils entendent sans entendre ni comprendre ; 14et pour eux s’accomplit la prophétie d’Esaïe, qui dit : Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas ; vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. 15Car le cœur de ce peuple s’est épaissi, ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouchés les yeux, pour ne pas voir de leurs yeux, ne pas entendre de leurs oreilles, ne pas comprendre avec leur cœur, et pour ne pas se convertir. Et je les aurais guéris ! 16« Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent. 17En vérité, je vous le déclare, beaucoup de prophètes, beaucoup de justes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu.
18« Vous donc, écoutez la parabole du semeur. 19Quand l’homme entend la parole du Royaume et ne comprend pas, c’est que le Malin vient et s’empare de ce qui a été semé dans son cœur ; tel est celui qui a été ensemencé au bord du chemin. 20Celui qui a été ensemencé en des endroits pierreux, c’est celui qui, entendant la Parole, la reçoit aussitôt avec joie ; 21mais il n’a pas en lui de racine, il est l’homme d’un moment : dès que vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe. 22Celui qui a été ensemencé dans les épines, c’est celui qui entend la Parole, mais le souci du monde et la séduction des richesses étouffent la Parole, et il reste sans fruit. 23Celui qui a été ensemencé dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et comprend : alors, il porte du fruit et produit l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. »
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