Il est remarquable que l’Evangile, la Bonne Nouvelle, de ce matin commence par ces mots : quel est votre avis ?
C’est que nous ne suivons pas de manière aveugle des règlements inflexibles de la part d’un Dieu totalitaire.
C’est que la pratique de notre foi n’exige pas de nous que nous nous départissions de cette intelligence critique dont Dieu nous dota.
C’est que notre liberté, partant notre responsabilité, comptent toutes les deux grandement.
Sans la liberté de dire non notre oui est de peu de poids. Oui, nous sommes libres ! Nous sommes libres et notre manière de gérer cette liberté a des conséquences dont nous assumons la responsabilité.
C’est ce que constatons le premier texte qui a été lu, celui de l’Ancien Testament. Il n’y a pas de fatalité ou d’arbitraire. Nous ne sommes pas enfermés dans les erreurs et les errances du passé. Nous n’avons aucune garantie quant à un lendemain qui ne nous appartient pas. Ce qui compte c’est aujourd’hui : ce jour est un jour de grâce. Saurons-nous mettre ce temps de grâce à profit ?
C’est cela la question. A nous d’en faire une Bonne Nouvelle ou alors une menace.
Cette notion de liberté et de temps de grâce à mettre à profit ou non est au cœur de la parabole de Jésus, celle de la personne et de ses deux enfants auxquels il demande tour à tour d’aller travailler dans la vigne. L’un répond non ; un peu plus tard, pris de remord, il y alla. L’autre répond par la positive mais n’y alla pas.
Soulignons que les rapports entre le parent de la parabole et ses deux enfants vont au delà de la politesse. Ces rapports sont tels quels que les fils ont la liberté de dire « carrément » non, même dans une société traditionnellement respectueuse de l’autorité et de l’honneur dues au père ! C’est dire qu’à priori, rien ne contraignait le deuxième à répondre oui .
Ayant raconté la parabole, Jésus demande « Quel est votre avis ? » aux chefs religieux à qui une vive dispute l’oppose. Quel est l’enfant qui a accompli la volonté du père ?
Pour un peu plus de clarté il faut dire que dans le passage qui précède le notre, Matthieu avait placé Jésus dans le temple où les autorités religieuses interrompent son enseignement pour le mettre en demeure de justifier la source de son autorité. Jésus à son tour, les défie de lui répondre, avant, sur une question, une seule question concernant le baptême de Jean, à la suite de quoi il leur donnerait sa réponse. La question de Jésus, était bien sûr piégée et ils répondirent qu’ils ne savaient pas et Jésus leur rétorqua qu’il ne répondrait pas non plus à leur question.
Sur ce fond de polémique, Jésus revient à la charge et, cette fois-ci, il obtient une réponse : c’est le premier enfant, celui qui avait d’abord dit non puis, un peu plus tard, pris de remords, y alla, qui a accompli la volonté de son père et non pas le deuxième qui dit d’abord « oui » mais ne fait rien.
Si la réponse est correcte, alors quelle est son application pour les personnes qui la donnent ?
Jésus les mets directement devant leurs propres contradictions : leur raisonnement est bon et leurs paroles sonnent justes, mais leur comportement les condamnent.
Revenons ici. A votre avis, qu’en est-il de nous autres ? Nos actions et comportements sont-ils conséquents avec nos déclarations ? Sommes-nous de ces croyants/croyantes dont les comportements et les actions font un tel tintamarre qu’ils empêchent d’entendre leurs bonnes paroles, pour reprendre les mots de Gandhi à un groupe religieux d’anglais qui était venu lui rendre visite, en Inde, en pleine période de répression coloniale.
23Est-ce que vraiment je prendrais plaisir à la mort du méchant – oracle du Seigneur DIEU – et non pas plutôt à ce qu’il se détourne de ses chemins et qu’il vive?s’exclame le prophète Ezéchiel qui reprend revenez, détournez-vous de toutes vos rébellions, et l’obstacle qui vous fait pécher n’existera plus. 31Rejetez le poids de toutes vos rébellions ; faites-vous un cœur neuf et un esprit neuf ; pourquoi devriez-vous mourir? 32Je ne prends pas plaisir à la mort de celui qui meurt – oracle du Seigneur DIEU ; revenez donc et vivez !
Ce cri de colère et de souffrance devant les promesses gâchées et les vies détruites est le cri qui nous est adressé ici, aujourd’hui et maintenant. Saurons-nous, après réflexion, un peu plus tard, pendant qu’il est encore temps, nous reprendre, réparer le tort, accorder le pardon, amorcer la réconciliation et œuvrer en toute justice, dans la vérité, le respect mutuel et l’amour ?
Le repas auquel le Seigneur nous convie est une opportunité pour chaque personne ici présente de faire ou de refaire le point. Quel est votre avis ?
Ecoute qui a des oreilles !
Samuel Vauvert Dansokho
Eglise unie Saint-Pierre
Ecritures
EZECHIEL 18 : 21-32 : 21Quant au méchant, s’il se détourne de tous les péchés qu’il a commis, s’il garde toutes mes lois et s’il accomplit le droit et la justice, certainement il vivra, il ne mourra pas. 22On ne se souviendra plus de toutes ses révoltes, car c’est à cause de la justice qu’il a accomplie qu’il vivra. 23Est-ce que vraiment je prendrais plaisir à la mort du méchant – oracle du Seigneur DIEU – et non pas plutôt à ce qu’il se détourne de ses chemins et qu’il vive ? 24Quant au juste qui se détourne de sa justice et commet le crime à la mesure de toutes les abominations qu’avait commises le méchant : peut-il les commettre et vivre ? De toute la justice qu’il avait pratiquée, on ne se souviendra pas. A cause de son infidélité et du péché qu’il a commis, c’est à cause d’eux qu’il mourra. 25Mais vous dites : “La façon d’agir du Seigneur n’est pas correcte !” Ecoutez, maison d’Israël : Est-ce ma façon d’agir qui n’est pas correcte ? Ce sont vos façons d’agir qui ne sont pas correctes. 26Quand le juste se détourne de sa justice, commet l’injustice et en meurt, c’est bien à cause de l’injustice qu’il a commise qu’il meurt. 27Quand le méchant se détourne de la méchanceté qu’il avait commise et qu’il accomplit droit et justice, il obtiendra la vie. 28Il s’est rendu compte de toutes ses rébellions et s’en est détourné : certainement il vivra, il ne mourra pas. 29Mais la maison d’Israël dit : “La façon d’agir du Seigneur n’est pas correcte.” Est-ce mes façons d’agir qui ne sont pas correctes, maison d’Israël ? Ce sont vos façons d’agir qui ne sont pas correctes. 30C’est pourquoi je vous jugerai, chacun selon ses chemins, maison d’Israël, oracle du Seigneur DIEU. Revenez, détournez-vous de toutes vos rébellions, et l’obstacle qui vous fait pécher n’existera plus. 31Rejetez le poids de toutes vos rébellions ; faites-vous un cœur neuf et un esprit neuf ; pourquoi devriez-vous mourir, maison d’Israël ? 32Je ne prends pas plaisir à la mort de celui qui meurt – oracle du Seigneur DIEU ; revenez donc et vivez ! »
MATHIEU 21 : 28-32 : 28« Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. S’avançant vers le premier, il lui dit : “Mon enfant, va donc aujourd’hui travailler à la vigne.” 29Celui-ci lui répondit : “Je ne veux pas” ; un peu plus tard, pris de remords, il y alla. 30S’avançant vers le second, il lui dit la même chose. Celui-ci lui répondit : “J’y vais, Seigneur” ; mais il n’y alla pas. 31Lequel des deux a fait la volonté de son père ? » – « Le premier », répondent-ils. Jésus leur dit : « En vérité, je vous le déclare, collecteurs d’impôts et prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. 32En effet, Jean est venu à vous dans le chemin de la justice, et vous ne l’avez pas cru ; collecteurs d’impôts et prostituées, au contraire, l’ont cru. Et vous, voyant cela, vous ne vous êtes pas dans la suite davantage repentis pour le croire. »
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