…Vous êtes corps du Christ, ses membres, chacun pour sa part. 1 Corinthiens 12, 27
Vous comme moi, j’en suis sûr, nous ne pouvons que constater que les 23 premiers jours de la nouvelle année nous ont laissé bien peu de répit… si nous nous intéressons le moindrement à ce qui se passe autour de nous, dans notre ville, dans notre pays et notre monde. Et cela sans même aborder explicitement les aléas de nos vies personnelles. Même lorsque nous traversons une période plutôt calme et sans histoire dans notre existence, les tourbillons des évènements de l’actualité, les grandes marées qui emportent parents, amis, membres de notre communauté paroissiale ou sociale nous atteignent.
En marche sur la voie enseignée par Jésus dans les synagogues de Palestine, message repris, et tristement trop souvent trahis au fil des millénaires, à notre tour, nous emboitons le pas, en faisant de notre mieux, sur la route des jours, des mois et des années, chacun pour sa part comme l’évoque le texte de Corinthiens. Chemin faisant, au gré des fluctuations de joies et de peines, de succès et d’échec, de bons coups et de fautes, de santé et de maladie, nous prenons intimement conscience de notre besoin de pardon, de guérison, de grâce. Qui s’aperçoit des erreurs ? Acquitte-moi des fautes cachées !, déclare le psaume. Paradoxalement, c’est alors que la proclamation de Jésus acquière une vitalité insoupçonnée, nous touche en plein cœur et fait tout basculer; c’est alors que cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez : Bonne Nouvelle aux pauvres, libération aux captifs, retour à la vue aux aveugles, liberté aux opprimés.
Voilà l’Évangile, le regard neuf sur l’intention ultime du projet créateur pour le monde, une espérance qui ne se restreint aucunement à la seule communauté chrétienne ni aux personnes religieuses, mais dévoile le cœur aimant et bienveillant de Dieu pour toute sa création. Chacun pour sa part a sa place, particulière, son importance, spécifique, sa valeur, unique. Et en même temps, chacun est indissociablement lié aux autres : tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps : il en est de même du Christ. Dieu a composé le corps afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient un commun souci les uns des autres.
Karl Barth, théologien protestant du milieu du 20e siècle, affirmait qu’il faut avoir la bible dans une main et le journal quotidien dans l’autre. Les 342 autres jours qui viennent sont pour nous, disciples en devenir, l’occasion d’exprimer, chacun pour sa part, que nous sommes corps du Christ, ses membres. Par l’originalité de nos talents, dans la particularité de notre âge et de notre état de vie, de notre contexte familial, social et professionnel, nous sommes solidaires de l’humanité entière. Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit en un seul corps, tous abreuvés d’un seul Esprit. C’est à travers ce prisme que, chacun pour sa part, nous évaluons notre vie en société, que nous déterminons notre engagement pour le bien commun, que nous recherchons la justice et résistons au mal pour citer notre Confession de foi. Et ainsi, nous faisons au quotidien l’expérience que si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est glorifié, tous les membres partagent sa joie. C’est là que se scelle notre unité profonde et que nous savourons la chaleur bienfaisante de l’amour et de la sollicitude mutuels. Amen.
Denis Fortin, pasteur
24 janvier 2016
Église Unie Saint-Pierre 24 janvier 2016
LECTURES BIBLIQUES
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