Elles ont vécu une terrible épreuve : de la désinformation, de fausses accusations, l’arrestation non-fondée, la torture et la mise au tombeau de celui en qui elles avaient mis leur confiance, leur espérance pour un monde de paix, de justice, de solidarité et de non-violence. Assurément, elles sont ébranlées, sonnées, complètement bouleversées. Rien à faire. Mais elles s’étaient engagées à le suivre et elles le font… jusqu’au bout.
Arrivées au tombeau, la terre tremble… ce qui leur arrive ébranle non seulement leur vie, mais la terre entière. Un « ange du Seigneur », un messager, rayonnant de la lumière divine, roule la pierre et invitent les femmes à aller voir… qu’il n’y a rien faire, rien à voir. Le messager ne fait que révéler ce que Dieu a déjà accompli : Jésus n’est plus là !
Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits. |
La résurrection, c’est d’abord l’expérience du vide, du rien, l’absence ! Résistons à la tentation de sauter tout de suite à la conclusion. Restons près des deux Marie un instant. Devant ce vide. Cet instant où elles prennent conscience que tout a basculé… mais rien n’a vraiment changé. Bien que nous connaissions la fin du récit, c’est en fait, ici avec elles face au vide que nous nous trouvons régulièrement dans nos vies, n’est-ce pas? Face à l’absence…
Je suis frappée par la réaction des deux Marie. Face à l’absence, remplies de crainte… et de joie… elles courent peut-être même bien malgré elles… porter la nouvelle aux disciples. Elles n’ont pas de preuves. Elles n’ont qu’un feeling : la crainte et une grande joie qui cohabitent. Pas de certitudes. C’est plus de l’ordre l’intuition, l’intuition que l’ange dit vrai. Que Jésus avait dit vrai quand il leur avait dit qu’il ressusciterait le troisième jour. Ce n’est pas beaucoup… dans un monde où les puissants étouffent tout soulèvement qui insufflerait de l’espoir ou donnerait de l’élan aux peuples qu’ils oppriment, écrasent et sacrifient pour consolider leur emprise. Ça, c’est la crainte. Et il y a avait de la crainte… mais aussi une grande joie, malgré tout… fruit de l’intuition. Ce n’est pas beaucoup. Pourtant, c’est suffisant pour reprendre pied… même quand on est complètement ébranlés… même quand la terre tremble sous nos pieds. C’est suffisant pour nous donner assez d’élan pour faire quelques pas de plus. Même si nous ne sommes pas certains de ce que nous allons trouver… ou plutôt qui va venir nous trouver chemin faisant.
Avez-vous remarqué? Les deux Marie ne cherchaient pas le Christ. C’est lui qui prend les devants et va à leur rencontre. C’est lui qui prend l’initiative, pas elles… pas nous. Et il ne dit pas : « Tout est sous contrôle. Pas de trouble! » Il dit tout simplement : « Je vous salue. Soyez sans crainte. Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée, car c’est là où ils me verront. » Point.
Cette rencontre et le message que Jésus leur donne à transmettre ne rajoutent rien à ce qu’elles savent déjà. C’est une confirmation. Peut-être un encouragement ? L’occasion d’exprimer cette joie que la crainte ne peut pas taire, cette joie qui sera décuplée dans l’acte d’adoration.
C’est ça qui change tout. C’est dans l’adoration que l’absence du Crucifié devient la Présence du Ressuscité. Qu’il en soit ainsi pour nous et pour nos frères et sœurs de part le monde qui sont rassemblés atour du Ressuscité en ce jour de Pâques. Que la grande joie que nous éprouvons à nous retrouver ici l’emporte sur les craintes qui nous habitent. Et que cette grande joie nous donne un nouvel élan pour faire quelques pas de plus à la suite de celui qu’on adore, le Prince de paix. Amen.
Par Darla Sloan
16 avril 2017 – Pâques A17 – Église Unie Saint-Pierre et Pinguet
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