Vision d’avenir : un ciel nouveau, une terre nouvelle

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

De nos jours, on parle beaucoup de visions. Dans le monde des affaires, le milieu communautaire, scolaire, universitaire, les gens cherchent à énoncer leur vision d’avenir afin de déterminer l’orientation de leur mission pour une période plus ou moins longue. Il y a différentes manières de s’y prendre… mais en gros, on cherche à répondre à deux questions, « Où c’est qu’on s’en va et par quels moyens on va y arriver ? »

Notre charge pastorale a déjà commencé à se poser ces questions. La pandémie a changé bien des choses. Elle nous a changés. Elle a changé le monde dans lequel nous vivions, ce monde que nous sommes appelés à servir. À quoi est-ce que Dieu nous appelle aujourd’hui ? Où c’est qu’on s’en va… et par quels moyens on va y arriver ?

Vous serez peut-être surpris d’apprendre… ou peut-être pas… que ce sont probablement les deux questions que j’entends le plus souvent comme pasteure.  Que les gens me parlent de leur travail (rémunéré ou bénévole), de leurs projets pour leur retraite, de leurs relations avec d’autres, des imprévus qui leur tombent dessus, de leurs états d’âme… ces deux questions reviennent… « Où c’est que je m’en vais… et comment je vais y arriver ? »

Ce serait ben l’fun d’avoir des visions – full son et images – comme Simon Pierre et Jean du livre de l’Apocalypse. Mais c’est plutôt rare ce genre de choses. Toutefois, je crois que les expériences racontées dans les extraits bibliques de ce matin nous révèlent des choses qui peuvent nous aider à clarifier notre vision… pour nos vies personnelles comme pour la vie de notre communauté de foi.

La première chose que j’ai constaté en lisant les extraits bibliques de ce matin c’est que…  si les discussions, les débats et les brassages d’idées ont leur utilité, les visions qui viennent de Dieu sont plus souvent qu’autrement le fruit d’une discipline de prière. Pierre priait quand il a eu sa vision. Et dans le dixième chapitre des Actes, on apprend que Corneille, le centurion romain de Césarée chez qui Pierre est envoyé, priait Dieu en tout temps (Actes 10, 2). Frères et sœurs, dans nos quêtes de vision, personnelles et communautaires, ne lésinons pas sur la prière.

Ne lésinons pas sur la prière… et soyons ouverts… ouverts à tout… surtout à voir plus grand. La prière nous ouvre à une vision qui dépasse ce que nous connaissons déjà, ce qui est familier, confortable, ce qui nous définit déjà. Pierre, juif pratiquant, ne pas respecter les prescriptions de la loi qui définit et préserve l’identité de son peuple depuis la nuit des temps ? Jamais de la vie Seigneur! Et Dieu lui accorde une vision qui élargit ses horizons, en élargissant d’abord et avant tout sa vision de Dieu. Frères et sœurs, si notre vie de prière ne fait que consolider notre conception de Dieu et notre compréhension du monde… prions de plus belle. Prions Dieu en tout temps… et surtout, ne nous décourageons pas.

Une autre chose que j’entends souvent dans mes échanges pastoraux, c’est que les gens en discernement craignent de passer à côté de la volonté de Dieu… « manquer son appel » pour ainsi dire. Cela m’arrive à moi aussi. Je ne doute pas de Dieu, je doute de moi. Je suis convaincue que le Dieu qui m’a appelé par le passé, m’appelle encore aujourd’hui à ce qui sera mon avenir… mais j’ai parfois peur de ne pas l’entendre ou de ne pas comprendre et, par le fait même… de finir dans le champ. La vision de Pierre de ce matin me rassure.

Pierre a une vision… et sa première réaction est de dire, « Mais non, ça se peut pas ! » Ça résonne-tu pour vous? « Non, ça se peut pas… je ne pourrai jamais faire ça… je ne serai jamais capable… c’est pas possible ça ! » Mais quand c’est la volonté de Dieu… Dieu revient toujours à la charge. Dans le cas de Pierre, cela a recommencé trois fois. Grâces soient rendues à Dieu qui est toujours patient et persistent. Dieu recommencera encore et encore à nous envoyer des signes et des anges, des messagers, pour nous mener à la vie. Cela me rassure beaucoup.

Un autre détail de l’extrait des Actes de ce matin me rassure, moi qui n’ai pas de difficulté à avoir des idées… et beaucoup plus de difficulté à discerner, parmi toutes mes idées, lesquelles constituent une vraie vision d’avenir selon le cœur de Dieu. Comme on le voit chez Pierre et chez Corneille, on peut avoir une vision tout seul dans son coin, mais c’est en communauté que le discernement se fait. C’est avec d’autres qu’une vision se précise et se valide. Pierre a une vision mais cette vision n’est vraiment validée que lorsqu’il arrive chez Corneille accompagné d’au moins 6 autres personnes… six (nous ne sommes pas seuls, c’est le moins qu’on puisse dire).  Le message que Corneille avait reçu vient valider la vision de Pierre… et celui-ci n’a qu’à ouvrir la bouche… et l’Esprit Saint fait son œuvre, conformément à la Parole de Dieu en Jésus Christ. C’est en communauté, dans la puissance de l’Esprit Saint, que notre vision se clarifie et se concrétise.

Alors concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour nos vies personnelles (sur le plan de notre travail rémunéré ou bénévole comme sur le plan de nos relations ou de nos autres occupations et préoccupations?) Et qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir de notre communauté de foi? Ce que les extraits bibliques d’aujourd’hui me rappellent, c’est que ce que Dieu veut… c’est nous apporter le salut, nous mener à la vie. Le salut et la vie vont de pair. Et ce n’est pas uniquement quelque chose auquel nous avons accès au-delà de cette vie. On peut y goûter ici et maintenant. Quand on a le salut, on a la vie… la vraie… et vice versa.  Qu’on travaille comme prof ou comme pasteure, qu’on fasse du bénévolat pour la popote roulante ou qu’on donne de notre temps pour briser l’isolement de notre prochain, qu’on célèbre nos cultes dans un temple ou qu’on se retrouve sur Zoom, ce qui importe, c’est que cela soit vivifiant… pour nous et pour les autres.

Voilà ce qui fait de la vision de Jean dans le livre de l’Apocalypse une vision pour nous… pour notre temps : « Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu et la mer n’est plus. Et la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, je la vis qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis, venant du trône, une voix forte qui disait :

Voici la demeure de Dieu avec les humains. Il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux. (Apocalypse 21, 2-3) Notre mission personnelle… et communautaire doit découler de cette vision… la vision d’un ciel nouveau et une terre nouvelle où Dieu et son peuple… tous les peuples… vivent dans une relation d’intimité, aussi intime que celle qui unit des époux. Une relation de communion entre Dieu et les humains, voilà ce qui mène à la vie ! Une relation intime avec Dieu, voilà ce qu’il faut chercher au travail, à l’école dans nos loisirs. Et voilà ce qu’il faut viser comme communauté de foi. Le lieu où on se retrouve ou le nombre de personnes rassemblés importent peu… ce qui fait toute la différence, ce qui peut renouveler le ciel et la terre, c’est l’intimité que nous vivons avec Dieu. Et la bonne nouvelle, c’est que tout cela, c’est Dieu qui en prend l’initiative en Jésus Christ. « Voici je fais toutes choses nouvelles. » Indicatif présent. Pas de conditions, pas de probabilités, pas de doute. Voici je fais toutes choses nouvelles. Ne perdons pas de vue cette vision. Ces paroles sont certaines et véridiques. Elles mènent à la vie, pour nous et pour la création tout entière. Amen.

 

LECTURES BIBLIQUES

Apocalypse 21, 1-6

Actes 11, 1-18

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