« Avez-vous compris tout cela ? » – « Oui », lui répondent-ils. (Matthieu 13.51)

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Imaginons un instant que vous soyez l’auditoire de Jésus et qu’après-vous avoir présenté les sept paraboles du Royaume, il vous demande, comme il lui avait demandé : « Avez-vous compris tout cela? »

Que répondriez-vous?

Eux, n’y sont pas allés par quatre chemins. Leur réponse est succincte, claire et nette. Un seul mot y a suffit : « Oui! »

Il est des réponses qui rendent perplexes et je dois bien avouer qu’en ce moment, celle-ci en fait partie. Les paraboles du Royaume (car c’est de cela qu’il s’agit), sont-elles donc si faciles à comprendre? Jetons-y un coup d’œil!

Matthieu nous en offre sept et nous les avons au menu du lectionnaire pour la troisième semaine consécutive. Il y a deux semaines, Jésus comparait le Royaume des Cieux à quelqu’un qui sortait semer. Jésus avait même expliqué la parabole après coup, sur la demande des disciples. Vous en souvenez-vous? Elle se composait de quatre scénettes où le semeur était le même, la semence également; ce qui faisait la différence, c’était l’état, la qualité du terreau. Aurions-nous en cela une responsabilité ?

La semaine dernière nous avions trois paraboles. D’abord celle de l’ivraie et du bon grain : non, ce n’était pas aux serviteurs d’arracher l’ivraie de peur d’arracher du même coup le bon grain en extrayant le mauvais; il fallait laisser les deux aller jusqu’à la moisson, quand l’ivraie serait brûlée et le bon grain engrangé. Le bon grain n’avait pas à craindre une quelconque contagion. Il est appelé à demeurer le bon grain qu’il est par essence de bout en bout, témoignant de son intégrité même au milieu du mal.

Ensuite avait suivi celle de la minuscule graine de moutarde qui grandit au point d’abriter les nids des oiseaux du ciel.

Finalement, celle de la pincée de levain qu’une femme utilise et qui fait lever toute la pâte de farine sans que nous voyions comment.

Aujourd’hui (tout comme la semaine dernière) nous en avons entendu trois :

Le trésor caché dans un champ : était-ce par « hasard » qu’un citoyen lamda l’avait découvert? Etait-il éthique de ne rien dire, de le recacher pour aller vendre tout ce que l’on avait afin d’acheter le champ? Ce n’était pas l’objet de la parabole! La parabole mettait l’accent sur la joie et l’enthousiasme que suscite la découverte.

Le marchant de perles fines qui trouve une perle de grand prix et investit tout son avoir est un peu du même ordre d’idée que la parabole précédente. Elle ajoute le caractère urgent et immédiat de l’échange, autrement dit de la conversion.

La dernière parabole de la série (il y en aura d’un autre genre dans les semaines qui à venir) est le filet qu’on jette en mer et dont on trie la capture. Jésus explique qu’il en sera de même à ce qui va se passer à la fin du monde : il y aura un jugement. Ce n’est certainement pas la moins importante des parabole du Royaume.

En fin psychologue, remarquons que Jésus capture l’attention de ses auditeurs en s’arrangeant à terminer par un tableau qui leur est très familier.

Rappelons en effet qu’au début du chapitre (Matthieu 13.1), il est assis dans une barque et s’adresse à la foule qui est, elle, sur la plage. Sans prendre trop de risques, nous pouvons extrapoler et avancer que la scène du filet qu’il décrivait dans la parabole, était certainement en train de se dérouler sous leurs propres yeux!

Etait-ce pour cette proximité qu’ils avaient répondu « oui! » à la question de Jésus : « avez-vous compris tout cela » ?

Avaient-ils VRAIMENT compris? Et qu’en est-il de nous, ici et maintenant : avons-NOUS compris tout cela? Qu’est-ce qui peut démontrer que nous avons VRAIMENT compris?

Est-ce le constat d’un changement radical dans notre comportement, notre manière de voir le monde, de dégager nos priorités, de recentrer nos valeurs et surtout dans notre manière de vivre des relations plus justes, plus respectueuses et plus solidaires avec les autres?

Si c’est ce qui vous vient à l’esprit pour éventuellement valider une réponse positive à la question, alors là oui, chapeau, vous avez certainement tapé dans le mille! Vous êtes certainement aussi sages que le roi Salomon. Vous savez, la sagesse est une connaissance pratique, pertinente et agissante. C’est ce qui démontre que nous sommes des citoyennes et des citoyens de Royaume des Cieux. Quand vous savez et que vous comprenez, cela se constate.

Alors qu’avons-nous donc compris? Avons nous compris que Dieu était à l’œuvre et nous conviait à être des co-bâtisseuses d’un monde plus équitable?

Avons-nous compris que nous n’avons pas peur d’être contaminés par le mal et qu’au contraire, nous sommes appelés à rester des témoins vigilants, sans agressivité et sans être sur la défensive, nous accomplissant avec dignité, intégrité et respect, tel que nous avons été créés nonobstant le milieu, la culture ou la société?

Avons-nous compris que Dieu n’est pas indifférent à ce qui se passe et que nous avons une responsabilité dans le cours de l’histoire, une histoire qui a un sens et qui a du sens?

Jésus nous avertit que le jugement aura lieu. Il adviendra au jour fixé et que seul Dieu connaît.

Comprendre cela exige donc de nous une prise de conscience immédiate et durable de l’urgence de nous convertir, de l’urgence de chercher Shalom, d’en débroussailler le terrain, d’en être la semence nous-même et de l’arroser chaque jour… jusqu’à son aboutissement final?

Avons-nous compris ce qui se passe dans nos vies et dans le monde? 

Avons-nous compris que nous étions des membres les uns des autres et que tolérer l’oppression et la souffrance où qu’elles fussent c’est nous exposer tôt ou tard au deuil et à la tribulation, quelques soient les murs de séparation ou de protection que nous tenteront, vainement, de bâtir?

Avons-nous compris le devoir de solidarité et d’empathie vis-à-vis des victimes de catastrophes tant naturelles qu’humaines qui nous assaillent sans répit depuis déjà trop longtemps? Israël/Palestine, Ebola et Sida, Air Algérie et Air Malaisie…?

Seigneur, ouvre notre cœur à la tendresse, au pardon et à la miséricorde, ouvre notre entendement au merveilleux trésor de ce champ qu’est le monde et où tu nous envoies. Aide-nous à faire de notre vie un hymne à la paix, un chant tel que décrit dans les paroles suivantes : 

A Song for Peace: (Lloyd Stone sur la musique de Jean Sibelius –Finlandia.

Traduction française Un chant de paix libre) 

This is my song, O God of all the nations,
a song of peace for lands afar and mine;
this is my home, the country where my heart is;
here are my hopes, my dreams, my holy shrine:
but other hearts in other lands are beating
with hopes and dreams as true and high as mine.

My country’s skies are bluer than the ocean,
and sunlight beams on cloverleaf and pine;
but other lands have sunlight too, and clover,
and skies are everywhere as blue as mine:
O hear my song, thou God of all the nations,
a song of peace for their land and for mine.

This is my song, O God of all the nations,
a prayer that peace transcends in every place;
and yet I pray for my beloved country –
the reassurance of continued grace:
Lord, help us find our one-ness in the Savior,
in spite of differences of age and race.

(Georgia Harkness)

May truth and freedom come to every nation;
may peace abound where strife has raged so long;
that each may seek to love and build together,
a world united, righting every wrong;
a world united in its love for freedom,
proclaiming peace together in one song.

This is my prayer, O Lord of all earth’s kingdoms,
thy kingdom come, on earth, thy will be done;
let Christ be lifted up ’til all shall serve him,
and hearts united, learn to live as one:
O hear my prayer, thou God of all the nations,
myself I give thee — let thy will be done.

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C’est ma chanson oh Dieu de toutes les nations, un chant de paix pour les terres éloignées et la mienne; c’est ma maison, le pays où mon cœur est; voici mes espoirs, mes rêves, mon sanctuaire : mais d’autres cœurs dans d’autres pays battent avec des espoirs et des rêves aussi vrais et grands que les miens.

Les ciels de mon pays sont plus bleus que l’océan, et le soleil brille sur le trèfle et le pin; mais d’autres terres ont soleil et trèfle, et les ciels sont partout aussi bleus que le mien : Écoute mon chant, oh Dieu de toutes les nations, un chant de paix pour leur terre ainsi que pour la mienne.

C’est ma chanson, oh Dieu de toutes les nations, une prière que la paix triomphe en tous lieux; et pourtant, je prie pour mon pays bien-aimé — la réassurance de ta grâce continue : Seigneur, aide-nous à trouver notre unité dans le Sauveur, en dépit des différences d’âge et de race.

(Georgia Harkness)

Puissent la vérité et la liberté atteindre chaque nation. Puisse la paix abonder là où régnaient les querelles; que chacun cherche à aimer et à construire ensemble, un monde de concorde, un monde de droits; un monde uni dans son amour pour la liberté, proclamant la paix par le même chant.

Voilà ma prière, O Dieu de tous les royaumes de la terre, que ton Règne vienne, sur terre, que ta volonté soit faite; Que Le Christ soit élevé jusqu’à ce que tous le servent, et que les cœurs ayant trouvé leur unité, battent sur le même pouls : écoute ma prière à toi, O Dieu des nations — que ta volonté soit faite.

Entende qui a des oreilles!

 

Samuel Vauvert Dansokho

Eglise Unie Saint Pierre et Pinguet

 

ECRITURES

 

I Rois 3.4-15

4Le roi se rendit à Gabaon pour y offrir un sacrifice car c’était le principal haut lieu – Salomon offrira mille holocaustes sur cet autel. 5A Gabaon, le SEIGNEUR apparut à Salomon, la nuit, dans un rêve ; Dieu lui dit : « Demande ! Que puis-je te donner ? » 6Salomon répondit : « Tu as traité ton serviteur David, mon père, avec une grande fidélité parce qu’il a marché devant toi avec loyauté, justice et droiture de cœur à ton égard, tu lui as gardé cette grande fidélité en lui donnant un fils qui siège aujourd’hui sur son trône. 7Maintenant, SEIGNEUR, mon Dieu, c’est toi qui fais régner ton serviteur à la place de David, mon père, moi qui ne suis qu’un tout jeune homme, et ne sais comment gouverner. 8Ton serviteur se trouve au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, peuple si nombreux qu’on ne peut ni le compter ni le dénombrer à cause de sa multitude. 9Il te faudra donner à ton serviteur un cœur qui ait de l’entendement pour gouverner ton peuple, pour discerner le bien du mal ; qui, en effet, serait capable de gouverner ton peuple, ce peuple si important ? » 10Cette demande de Salomon plut au Seigneur. 11Dieu lui dit : « Puisque tu as demandé cela et que tu n’as pas demandé pour toi une longue vie, que tu n’as pas demandé pour toi la richesse, que tu n’as pas demandé la mort de tes ennemis, mais que tu as demandé le discernement pour gouverner avec droiture, 12voici, j’agis selon tes paroles : je te donne un cœur sage et perspicace, de telle sorte qu’il n’y a eu personne comme toi avant toi, et qu’après toi, il n’y aura personne comme toi. 13Et même ce que tu n’as pas demandé, je te le donne : et la richesse, et la gloire, de telle sorte que, durant toute ta vie, il n’y aura personne comme toi parmi les rois. 14Si tu marches dans mes chemins, en gardant mes lois et mes commandements comme David, ton père, je prolongerai ta vie. » 15Salomon se réveilla ; tel fut son rêve. – Il rentra à Jérusalem et se tint devant l’arche de l’alliance du SEIGNEUR. Il offrit des holocaustes et des sacrifices de paix, et il fit un banquet pour tous ses serviteurs.

  

Matthieu 13.44-52

44« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor qui était caché dans un champ et qu’un homme a découvert : il le cache à nouveau et, dans sa joie, il s’en va, met en vente tout ce qu’il a et il achète ce champ. 45Le Royaume des cieux est encore comparable à un marchand qui cherchait des perles fines. 46Ayant trouvé une perle de grand prix, il s’en est allé vendre tout ce qu’il avait et il l’a achetée.

47« Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu’on jette en mer et qui ramène toutes sortes de poissons. 48Quand il est plein, on le tire sur le rivage, puis on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon et l’on rejette ce qui ne vaut rien. 49Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges surviendront et sépareront les mauvais d’avec les justes, 50et ils les jetteront dans la fournaise de feu ; là seront les pleurs et les grincements de dents. » 

51« Avez-vous compris tout cela ? » – « Oui », lui répondent-ils. 52Et il leur dit : « Ainsi donc, tout scribe instruit du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et du vieux. »

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