La PAIX ! De beaux paysages à perte de vue, plein de nourriture, de l’eau potable et fraîche à portée de main. La vie en abondance, quoi ? Et comme bruit de fond, le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles dans le vent. Aucune bombe qui n’explose ni fusil qui ne se décharge. La Paix. Cette paix qui est le rêve de Dieu pour tous ses enfants, nous y goûtons ici et maintenant. Quelle bénédiction ! Comment remercier le Seigneur qui fait de si grandes merveilles pour nous ?
Je me dis que c’est ce que devait ressentir le roi David quand il a pu s’installer dans sa maison et trouver enfin la sainte paix. Il devait se sentir particulièrement béni. Il n’était qu’un simple berger, Dieu a fait de lui un roi d’une grande renommée. David sait – et le prophète Natan le confirme – que Dieu a été avec lui partout où il est allé. Et David veut faire quelque chose… quelque chose de grand… pour bénir Dieu qui est si grand. David a sa maison, ne serait-il pas juste et bon que le Seigneur ait sa maison, un temple à lui ? Et la réponse que Dieu nous donne par la bouche du prophète Natan c’est : « Pas nécessairement ».
Un temple, ça peut être ben commode. Une tente, ça suffisait peut-être dans le désert du Sinaï entre l’Égypte et Jérusalem mais c’est moins ça quand on veut rassembler du monde au Québec, n’est-ce pas ? Un temple, ça peut être bien commode mais le Dieu qui a tout créé, le Dieu qui est notre refuge de génération en génération, le Dieu qui nous parle aujourd’hui par la bouche du prophète Natan, n’a jamais demandé qu’on lui construise un temple. Pourquoi ? Peut-être parce que là où il y a un temple, il y a toujours un risque que les religieux soient si soucieux de maintenir leurs privilèges et de sauvegarder leurs traditions ainsi que leur patrimoine qu’ils négligent les opprimés, les affamés, les immigrés, les orphelins et les veuves. Et pourtant, la meilleure manière d’honorer Dieu, n’est-ce pas d’aimer à la manière de Dieu, n’est-ce pas de mener une vie à l’image de Dieu ? (Psaume 146)
C’est ainsi que Jésus de Nazareth, descendant du roi David, a vécu. Sa mission n’était pas de convier les gens au temple, de leur imposer des rites à accomplir ou des traditions à maintenir. Jésus a est allé à la rencontre de gens dans leur vie de tous les jours. Jésus a vécu parmi nous pour nous conduire comme un berger.
Il n’y a pas de mal à avoir un lieu de culte. Un lieu de rassemblement, d’enseignement et de prière, ça peut être ben commode. Jésus allait régulièrement à la synagogue et au temple. Mais quand il a envoyé ses disciples en mission, ce n’était pas dans le but de remplir des lieux de cultes. Jésus les envoie en mission en leur donnant l’autorité de proclamer la Bonne Nouvelle, d’appeler les gens à la repentance, à un changement radical de vie. Jésus donne à ses apôtres le pouvoir de combattre les forces qui divisent et emprisonnent les gens et la capacité d’apporter la guérison aux accidentés de la vie. (Marc 6, 12-13). Quand les apôtres retournent auprès de Jésus, ils ne le retrouvent ni à la synagogue ni au temple en train de prier mais dans le feu de l’action au milieu des foules. Et quand les apôtres se retirent quelque temps, question de se reposer un peu, Jésus lui-même prend le relais. Pris de compassion pour les foules, il comble leurs besoins d’enseignement, de nourriture, de guérison. (Marc 6, 30-53).
Les Écritures d’aujourd’hui l’affirment : Notre Dieu ne se laissera pas enfermer dans les constructions humaines, mêmes les plus majestueuses. Notre Dieu préfère le camping… comme beaucoup d’entre nous !
Samedi dernier, je suis tombée sur un article qui affirmait qu’un Québécois sur cinq fait du camping au moins une fois par année. Pourquoi aime-t-on le camping ? Selon l’une des campeuses interrogées : « Faut que t’aimes le monde pour aimer le camping; aimer être avec du monde, c’est ça le camping. » Dieu aime tellement le monde et aime tellement être avec le monde. Ça doit être pour ça que Dieu aime le camping.
Une tente lui convient tout à fait ! La tente nous rappelle que Dieu est au milieu de nous et nous accompagne partout où nous allons et ce, en toute humilité, comme un berger qui marche derrière son troupeau. L’Éternel créateur du ciel et de la terre a tant aimé le monde que notre Dieu est venu « planter sa tente parmi nous » (Jean 1, 14). En Jésus Christ, Dieu est avec nous dans nos luttes comme dans nos temps de repos.
Aujourd’hui, demain, et tous les jours de notre vie, où que la route nous mène, que nous soyons au temple, à la maison, que nous soyons en déplacement sur l’eau, sur la route, ou dans les airs, restons attentifs à la présence et à l’action du Créateur en nous et parmi nous. Que notre service soit notre offrande action de grâce pour le Seigneur qui, par sa grâce, nous offre la Paix, la vie en abondance. Qui sait ? Une parole ou un geste de notre part pourrait donner à quelqu’un envie de louer le Seigneur – au temple comme en camping sacré. Amen.
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