Comme communauté de disciples, nous avons plein de motifs d’action de grâce, n’est-ce pas? Nous sommes une toute petite communauté de foi… petite comme une graine de moutarde si on se compare à d’autres Églises… mais par la grâce de Dieu, nous faisons des choses remarquables. De bien des manières, individuellement et collectivement, au quotidien, nous mettons en pratique ce que nous avons appris de nos ancêtres. Individuellement et collectivement nous faisons des efforts pour célébrer la présence de Dieu – parfois ça prend tout notre petit change pour venir au culte à 9 h le matin, n’est-ce pas? Nous nous sommes dépensés à la marche pour le climat et, de plus en plus nous optons pour des produits et des services équitables et éco-responsables parce que nous croyons que Dieu nous appelle à vivre avec respect dans la création. Prendre soin de nos parents, de nos enfants, de nos petits-enfants, de nos arrière-petits-enfants, de nos voisins et voisines, c’est une façon d’aimer et de servir les autres. Nos implications citoyennes de tout genre sont aussi l’expression de notre engagement à rechercher la justice et à résister au mal. Tout ça, c’est une manière de proclamer Jésus, crucifié et ressuscité, notre juge et notre espérance. C’est ainsi que nous servons le Christ. Et ce matin, juste avant que nous prenions place pour nous restaurer à sa table, on croirait entendre notre maître nous dire : « Woah! Minute! Pas si vite ! Lâchez pas, les gars, les filles ! Le service n’est pas encore terminé ! Vous mangerez et vous boirez plus tard ! Vous n’avez fait que ce qui vous a été ordonné ! » Ayoye ! Toute une manière de nous rappeler que, dans l’économie de Dieu, nous ne pouvons « acheter » ni l’affection, ni l’estime ni la faveur de notre maître avec « nos bonnes actions ». Nous ne sommes pas sauvés par nos œuvres, mais par la foi seulement.
Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits. |
« Seigneur, augmente notre foi », disent les apôtres d’hier et d’aujourd’hui devant ce qui pourrait nous paraitre impossible, devant tout ce qui risquerait de nous décourager ben raide : ne jamais être une cause de chute, ne jamais faire trébucher un frère ou une sœur dans la foi; pardonner encore et encore ceux et celles qui se repentent de nous avoir offensés; vivre avec respect dans la création, aimer et servir les autres et chercher sans cesse la justice et toujours résister au mal ?!! Oouf ! « Seigneur, nous t’en supplions, de grâce, augmente en nous la foi ! »
« Si vraiment vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à ce sycomore : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous obéirait. » En entendant ces mots, ma première réaction est toujours de dire « Ouf ! » à nouveau. Mais ne restons pas au premier niveau. Jésus ne veut certainement pas être la cause de notre chute. Il ne veut certainement pas nous décourager au point que nous trébuchions… que nous arrêtions d’avancer. Et si ce qu’il voulait dire c’était quelque chose du genre : « Vous avez la foi. Même si elle petite comme une graine de moutarde, vous en avez suffisamment pour faire des choses qui sortent de l’ordinaire ». Avoir la foi, c’est un peu comme être enceinte. On l’est ou on ne l’est pas. La foi, on l’a ou on ne l’a pas. Dans un cas comme dans l’autre, c’est suffisant pour engendrer une vie nouvelle. C’est suffisant pour changer le monde… suffisant pour déraciner un sycomore pour qu’il se transplante dans la mer par la suite.
C’est quoi le rapport ? Le sycomore est réputé pour être un arbre particulièrement difficile à déraciner. Comme le disait quelqu’un « Décider de déraciner un sycomore et de le planter dans la mer, c’est non seulement avoir la conviction qu’un autre ordre du monde est possible, qu’il n’y a pas de fatalité, mais aussi que les difficultés, les vrais problèmes (ce que représentait la mer pour le peuple hébreu), peuvent devenir un oasis, un lieu où la vie est possible. » Nul besoin d’implorer notre maitre pour avoir la foi en quantité industrielle. Une foi grande comme une graine de moutarde suffirait pour transformer le monde dans lequel nous nous baignons. À bien y penser, il me semble que c’est un peu ce que nous voulions proclamer lors de la marche pour le climat : nous avons confiance (la foi) qu’il est encore possible d’avoir un impact sur notre environnement de sorte l’eau salée de la mer ne soit pas toxique mais qu’elle soutienne la vie. Et autre chose qui m’a frappé lors de la marche. Alors qu’il est si facile de se laisser décourager face à tout ce qui reste à faire quand on est tout seul dans son coin – devant tous les choix à faire et les gestes que nous pourrions poser – ce qui était particulièrement encourageant lors de la marche, c’était de constater à quel point « nous ne sommes pas seuls » à croire qu’il faut apprendre à vivre avec respect dans la création.
En fait, notre maitre ne nous demande pas à nous tous seuls de de refaire le monde au grand complet. Il nous demande simplement de voir à nos affaires, comme le serviteur qui fait tout simplement ce qu’on lui demande. Oui, il reste beaucoup de travail, des efforts… et oui des sacrifices… à faire si on veut vraiment servir notre maître et prendre soin de la création, nous aimer les uns les autres et combattre les forces du mal et de l’injustice. Et non, il n’y aura probablement pas de gratification immédiate. Mais nous ne devons faire que ce qui nous est demandé.
Il me semble que l’une des plus grandes sources d’anxiété dans le monde c’est que les gens pensent que tout leur est demandé, qu’ils doivent tout faire : à la maison, au travail, à l’Église dans leur bénévolat. Si on prenait le temps de se demander ce que nous devions vraiment faire et ce que nous pouvions laisser ou confier à d’autres, il y aurait moins d’épuisement professionnel et de burnout chez les aidants naturels et les bénévoles dans tous les secteurs. « Nous ne sommes pas seuls… » C’est tout ce qu’on avait comme slogan sur notre bannière à la marche du 27 septembre. Mais c’était suffisant… comme notre foi… grosseur graine de moutarde.
Nous ne sommes pas seuls. La Sainte-cène en est un rappel puissant. Par notre foi commune, nous sommes unis à nos frères et sœurs du monde entier. Que nous nous réunissions dans des cathédrales ou des maisons, qu’on appartienne à des Églises historiquement majoritaires ou à des minorités persécutés, nous essayons toutes et tous, avec la foi que nous avons, de rendre ce monde que Dieu nous a confié un peu plus habitable : moins violent, plus juste, plus équitable, un lieu où une vie nouvelle est possible.
Frères et sœurs, nous avons plein de motifs d’action de grâce! Réjouissons-nous dans le Seigneur ! Je le répète, réjouissons-nous dans le Seigneur. Là où il y a la foi gros comme une graine de moutarde… ou d’un petit bout de pain et quelques gouttes de vin… nous avons tout ce qu’il nous faut pour faire ce que nous devons faire. Amen!
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