Romains 13.8-10
« 8N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi. 9Car, les commandements: Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, ainsi que tous les autres, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 10L’amour ne fait aucun tort au prochain ; l’amour est donc le plein accomplissement de la loi »
Québec, paraît-il, est connu pour ses excellents programmes de mathématiques. Vous aurez alors surement identifié l’abréviation CQFD et savez qu’elle veut dire : Ce Qu’il Fallait Démontrer.
Je ne sais pas si l’apôtre Paul était un familier des cercles de Pythagore ou Thales. Toutefois , en trois versets bien balancés il fait une démonstration, concise, claire et nette de ce que c’est que suivre la religion de Jésus.
Utilisant les canons de la rhétorique, Paul argumente en trois temps son hypothèse. La preuve? Chacun de ces trois versets, comme nous allons le voir en détail, présente un tout petit mot qui joue un rôle capital : une conjonction de coordination, car, car et donc.
Verset 8 : N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi.
Verset 9 : Car, les commandements: Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, ainsi que tous les autres, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Verset 10 : L’amour ne fait aucun tort au prochain ; l’amour est donc le plein accomplissement de la loi
Ce que Paul, à la suite de Jésus, annonce ici est d’une beauté, d’une simplicité et d’une audace hors du commun.
N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, dit Paul. Ce qui que ce soit veut en dire beaucoup plus qu’il n’y apparaît car cela englobe Dieu. Vous rendez-vous compte? La seule dette que nous avons à considérer, même par rapport à Dieu est de nous aimer les uns les autres!
Comme s’il se rendait compte de l’énormité de ce qu’il vient d’annoncer, Paul enchaine rapidement par deux uppercuts : car et car.
Car quiconque aime l’autre a pleinement accompli la loi. Il signe et persiste, comme si ce n’était pas assez clair. La loi est accomplie non pas en partie ou en grande partie, ou même dans sa majorité, mais PLEINEMENT! PARFAITEMENT!
Comment et pourquoi cela se peut-il? Nous pouvons essayer de considérer les commandements, un par un, à la lumière de l’amour pour autrui. En commençant, comme Paul l’avait fait, par « tu ne commettras pas d’adultère ». Comment peut-on vraiment aimer son prochain (ou soi-même) et commettre l’adultère?
« Rien de plus facile, cela se voit partout et même dans l’Eglise! Moi, je l’ai fait plus d’une fois » me direz-vous? Parlons-nous du même amour? Faut-il préciser que l’amour dans la Bible est moins un sentiment qu’un engagement et un comportement? Il n’est question ici, au demeurant, ni d’ Éros ni de libido mais de AGAPE. Agape, vous savez cet amour qui est le signe que le Royaume est arrivé, qui est fait de service et d’humilité, de vulnérabilité, de justice et de compassion.
Il serait certainement fastidieux et trop long de poursuivre l’exercice avec tous les autres commandements, un par un (tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, etc.). Paul l’a fait pour nous lorsqu’il nous invite à considérer tous les commandements qui se résument en une seule PAROLE : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Il termine sa démonstration en concluant : L’amour [agape] ne fait aucun tort au prochain: l’amour est DONC le plein accomplissement de la loi.
Voilà CE QU’IL FALLAIT DEMONTRER.
C’est d’ailleurs le commandement nouveau que Jésus avait donné à ses disciples (Jean 13.34) et qu’il nous donne aujourd’hui. Certes, nous n’aimons pas encore parfaitement mais nous nous y essayons et nous nous en rapprochons chaque jour, un pas à la fois.
Nous pouvons en mesurer les progrès par notre capacité de régler nos conflits interpersonnels (oui cela arrive même dans les communautés chrétiennes les plus saines) et notre propension à pardonner, non pas seulement sept fois mais sept fois soixante fois! Nous en parlerons la semaine prochaine, Dieu voulant.
De l’amour nous pouvons nous rapprocher et nous sustenter dans le repas auquel le Seigneur nous invite, tout comme il y invite tous ceux et toutes celles qui ont soif et faim!
Ecoute qui a des oreilles pour entendre. Amen!
Samuel vauvert Dansokho
Eglise Unie Saint-Pierre,
Québec, le 07 septembre 2014
TEXTES BIBLIQUES
Romains 13.8-10
8N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi. 9En effet, les commandements : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, ainsi que tous les autres, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 10L’amour ne fait aucun tort au prochain ; l’amour est donc le plein accomplissement de la loi.
Matthieu 18.15-20 et 21-35
15« Si ton frère vient à pécher, va le trouver et fais-lui tes reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. 16S’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes pour que toute affaire soit décidée sur la parole de deux ou trois témoins. 17S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Eglise, et s’il refuse d’écouter même l’Eglise, qu’il soit pour toi comme le païen et le collecteur d’impôts. 18En vérité, je vous le déclare : tout ce que vous lierez sur la terre sera lié au ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié au ciel.
19« Je vous le déclare encore, si deux d’entre vous, sur la terre, se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. 20Car, là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. »
21Alors Pierre s’approcha et lui dit : « Seigneur, quand mon frère commettra une faute à mon égard, combien de fois lui pardonnerai-je ? Jusqu’à sept fois ? » 22Jésus lui dit : «Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois.
23« Ainsi en va-t-il du Royaume des cieux comme d’un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. 24Pour commencer, on lui en amena un qui devait dix mille talents. 25Comme il n’avait pas de quoi rembourser, le maître donna l’ordre de le vendre ainsi que sa femme, ses enfants et tout ce qu’il avait, en remboursement de sa dette. 26Se jetant alors à ses pieds, le serviteur, prosterné, lui disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” 27Pris de pitié, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit sa dette. 28En sortant, ce serviteur rencontra un de ses compagnons, qui lui devait cent pièces d’argent ; il le prit à la gorge et le serrait à l’étrangler, en lui disant : “Rembourse ce que tu dois.” 29Son compagnon se jeta donc à ses pieds et il le suppliait en disant : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” 30Mais l’autre refusa ; bien plus, il s’en alla le faire jeter en prison, en attendant qu’il eût remboursé ce qu’il devait. 31Voyant ce qui venait de se passer, ses compagnons furent profondément attristés et ils allèrent informer leur maître de tout ce qui était arrivé. 32Alors, le faisant venir, son maître lui dit : “Mauvais serviteur, je t’avais remis toute cette dette, parce que tu m’en avais supplié. 33Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” 34Et, dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il lui devait. 35C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »
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