En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. À l’instant où il remontait de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit, comme une colombe, descendre sur lui. 11Et des cieux vint une voix : « Tu es mon Fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir.’ » 12Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert. (Marc 1, 9-12)
Ici, il n’est pas question d’une petite retraite avant d’entamer son ministère public. Ici, Marc ne nous dit pas que Jésus se retira pour prier (voir Marc 1, 35, par exemple). Ici, l’Esprit pousse Jésus au désert. Le mot grec traduit par « pousser » peut avoir une connotation assez violente : expulser, chasser dehors, renvoyer. C’est le même mot qui sera utilisé seulement quelques versets plus loin lorsque Jésus chassera de nombreux démons après avoir guéri la belle-mère de Simon (Marc 1, 34). Donc l’Esprit renvoie Jésus comme un démon et que pendant quarante jours il est tenté par Satan (le nom veut dire adversaire… ou celui qui incite à l’apostasie… littéralement à se tenir loin de Dieu, à s’éloigner de ses voies, de sa volonté).
Marc ne nous dit pas ce qui se passe entre Satan et Jésus. Qu’est-ce que son adversaire a bien pu dire à Jésus pour essayer de l’éloigner des voies de Dieu ? J’imagine qu’il a fait comme il fait toujours et qu’il a menti : « Toi, le Fils bien-aimé de Dieu ? Voyons donc ! Es-tu malade ? T’es un imposteur. T’es juste le fils du charpentier… Dieu t’a choisi ? Pour quoi faire ? T’es juste un p’tit gars de Nazareth. Si t’es si aimable comme ça, comment se fait-il que tu te ramasses ici, dans le désert, comme ça ? Tu ne vois pas que Dieu t’a abandonné. Si Dieu existe, il nous a abandonnés toutes et tous. C’est le bordel partout sur la Terre. Qu’est-ce que tu peux bien y faire ? Trop peu… trop tard. De toute façon, t’as pas besoin de Dieu… surtout d’un Dieu qui traiterait ces bien-aimés de la sorte. Dieu, c’est pour les faibles… tiens-toi debout… tout seul… comme un vrai homme. »
Oui, je crois que Jésus, vrai homme, a été vraiment tenté par Satan… comme tous les humains… comme vous et moi. Et toi ? Qu’est-ce que Satan te raconte pour tenter de t’éloigner de Dieu du chemin de Dieu… ou pour te faire accroire que Dieu s’est éloigné de toi… quand la vie te pousse dans le désert et que tu es tout seul avec toi-même et n’entend que sa voix ? Prenons une minute pour écrire sur un bout de papier quelques exemples de ce que l’Adversaire nous dit… comme pour exorciser les esprits mauvais qui nous habitent (pause).
Jésus, comme tous les humains, a été tenté par Satan. Mais n’oublions jamais que tous les humains peuvent vaincre Satan comme Jésus l’a fait… avec l’aide des anges qui sont à nos côtés. Marc nous dit que dans le désert, Jésus était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient. Les anges, ce sont les messagers de Dieu. Les anges étaient là pour offrir à Jésus un autre témoignage. Je les imagine en train de dire à Jésus que Satan, c’est un menteur, qu’il ne faut pas le croire. C’est la voix venue du ciel, le royaume de Dieu, qui dit vrai. « Tu es mon Fils bien-aimé. Il m’a plu de te choisir. »
Les anges ont servi Jésus dans le désert – comme on sert aux tables – pour le nourrir, le sustenter, pour pourvoir à ses besoins… pour qu’il apprivoise les bêtes sauvages qui rôdent autour ; pour qu’il sorte du désert et débute son ministère public fort de leur témoignage et de son expérience spirituelle personnelle. Malgré les apparences, Satan n’a pas le gros bout du bâton face aux anges de Dieu.
Les anges personnalisent cette force intérieure qui conduira Jésus tout au long de sa vie. C’est cette force intérieure qui fera en sorte que le p’tit gars de Nazareth enseigne avec une telle autorité que les gens sont prêts à tout abandonner et à changer bout pour bout leur vie pour le suivre. C’est assurément cette force intérieure qui lui donnera la persévérance et la résilience qu’il lui faut pour continuer à nourrir et à guérir les gens… même si on peut soupçonner que parfois il est envahi par le sentiment d’être dépassé, de ne pas pouvoir répondre à tous les besoins. C’est cette force intérieure qui lui permettra de faire face à toutes les accusations qu’on portera contre lui et d’en sortir vainqueur… de tout… même de la mort.
Et tout commence à son baptême. En ces jours-là, Jésus est venu de Nazareth en Galilée et s’est fait baptiser par Jean. Il est remonté de la rivière et le même Esprit créateur qui planait sur la surface de l’abîme au commencement de tout est descendu sur lui comme une colombe. C’est par une colombe que Noé a su que les eaux du déluge s’étaient retirées de la terre. À l’instant où Jésus remonte de l’eau, nous avons, me semble-t-il, le signe qu’une terre nouvelle est à portée de main de toutes et tous. Car les promesses de Dieu sont pour tous les vivants… et comme Dieu l’a fait Jésus, par sa grâce, Dieu donne à tous ses enfants bien-aimés, la force intérieure pour garder la terre et cultiver la vie jusqu’à sa plénitude. L’Esprit qui est descendu sur Jésus à son baptême travaille en nous et parmi nous pour réconcilier et renouveler.
Et voix de l’adversaire qui prétend le contraire ? Convertissons-nous. Changeons de comportement… à commencer par déchirer ce papier plein de mensonges. (déchire le papier sur lequel tu as écrit ce que Satan te raconte quand la vie te renvoie au désert.) Croyez la Bonne Nouvelle : « Tu es mon enfant bien aimé. Il m’a plu de te choisir ! Le règne de Dieu s’est approché. Vas-y ! T’es capable ! »
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