Quand j’étais petite, ce n’était ni une couronne ni un calendrier de l’Avant qui signalait l’approche de Noël, c’était l’arrivée du Wish Book, le catalogue de Noël de chez Sears. Je nous vois encore, ma sœur et moi, par terre dans le salon en train d’étudier attentivement chacune des pages afin de montrer à nos parents exactement ce que nous espérions recevoir à Noël. Oui, c’est vrai, même sans Vendredi fou, ni Cyber-lundi, Noël était déjà assez « commercialisé » chez nous. Mais c’était aussi un moment de grâce. Noël, c’était à peu près le seul moment de l’année ou ma sœur et moi ne nous chicanions pas. Une fois les cadeaux déballés… nous nous mettions à jouer ensemble dans la paix et la bonne entente pendant des heures et des heures… à tel point que nos parents ne nous demandaient pas de serrer nos poupées Barbie ou nos jouets Fisher Price. Tout trainait dans le salon pendant tout le temps des fêtes. Je pense que nos parents craignaient que serrer les jouets aurait brisé « la magie de Noël »… et que nos jouets redeviendraient des instruments de guerre entre nous.
Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits. |
Aujourd’hui… plus de catalogue Sears. Cette année, comme signe d’espérance qu’un autre monde est à la portée de toutes et tous, il y avait dans notre publi-sac il y a quelques semaines un petit dépliant bleu poudre sur lequel était écrit en gros caractères gras GSTF, et en plus petits caractères en dessous, « guide de survie du temps des fêtes. Tout ce dont vous avez besoin pour survivre au temps des Fêtes »
C’était le petit catalogue 2019 Des Disquaires Sunrise. On y trouve ne variété de petits cadeaux pour tous les goûts… ou presque. GSTF… Guide de survie du temps des fêtes. À en juger par ce que j’entends autour de moi, dans les médias, dans la société et même dans l’Église cet acronyme résonne avec l’espérance profonde de bien des gens : survivre au temps des fêtes. Un autre monde à la portée de toutes et tous : de petits cadeaux, pas trop chers. Noël sans stress, sans souci, sans chicanes, sans grosses dépenses, sans dette. Si on a ça, c’est déjà pas mal, n’est-ce pas ? Quoi espérer encore ? Et vous ? Qu’espérez-vous à l’approche de Noël ?
Quoi espérer encore ? Plus… beaucoup plus, nous disent les Écritures. Un autre monde est à la portée de toutes et de tous. Avez-vous remarqué ? Ésaïe nous dit que TOUTES les nations afflueront vers Dieu. Dieu nous montrera ses chemins. Son instruction – sa Parole – sera pour le monde entier. Dieu sera l’arbitre dans les zones de conflit et établira la justice. Toutes et tous auront leur juste part de ses bienfaits. Plus besoin d’armes. On en fera des outils de jardinage. On cultivera la vie en abondance partout sur la terre. Tellement une belle vision. Mais comment espérer encore quand nos fils d’actualités semblent nous donner toutes les raisons de désespérer ?
Frères et sœurs, toutes nos lectures bibliques nous le rappellent aujourd’hui : l’espérance chrétienne n’a rien avoir avec la pensée magique. L’espérance chrétienne ne nie pas les dangers et les menaces actuels en prétendant que demain apparaîtra une solution miracle qui ne demandera aucun effort de notre part… et que soudain tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. L’espérance chrétienne est la lucidité de faire aujourd’hui un pas dans la bonne direction, un pas à la lumière du Seigneur. C’est le courage de changer les choses que nous pouvons changer et, par la foi – notre confiance en Dieu et en sa providence – la force de faire face à ce que nous ne pouvons pas changer.
Aujourd’hui, comme hier, les Écritures nous appellent à espérer encore… contre toute espérance. « Voici l’heure de sortir de votre sommeil ; aujourd’hui, en effet, le salut est plus près de nous qu’au moment où nous avons cru. » (Romains 13, 11) On ne connait pas l’heure où le Fils de l’homme reviendra… mais il reviendra, nous dit Mathieu, comme une visite surprise au temps des Fêtes. Ce monde nouveau ne sera instauré ni par un programme politique, ni par une intervention militaire, ni même par de la désobéissance civile… mais par la grâce de Dieu. Le Royaume des cieux est instauré dans notre monde, là où le Fils fait irruption dans notre quotidien. Au travail, à la maison, à l’église, à l’école, au centre d’achats, il y en a qui seront saisis par cette vision d’un monde où on ne se battra plus, ce monde de vie abondante pour toutes et pour tous. D’autres ne sauront pas échapper au tourbillon dans lequel ils sont pris. Pourquoi est-ce comme ça ? J’en sais rien… ou j’en sais très peu de choses. C’est mystérieux, tout ça. Je sais juste que ce n’est pas par leurs œuvres certains sont pris. L’Évangile de ce matin est assez clair là-dessus, me semble-t-il. Toutes et tous sont en train vaquer à leurs occupations. Se peut-il que des gens « manquent le bateau » pour ainsi dire, tout simplement parce qu’ils sont endormis ? Les yeux et les poings fermés, ils ne voient pas que quelque chose qui sort de l’ordinaire se prépare, qu’un jour nouveau point à l’horizon. Voici l’heure de sortir du sommeil !
L’autre jour, Denis, Catherine et moi sommes allés faire quelques achats à Place Laurier. En me promenant dans le mail, j’ai été frappé par le fait que beaucoup de gens avaient l’air anesthésiés. Un peu comme des « zombies » les gens allaient de magasin en magasin. Ils n’avaient pas l’air d’attendre ou d’espérer quoi que ce soit de particulier. J’avais envie de crier, « Hey, réveillez-vous ! Arrêtez votre course. Vous n’avez rien d’autre à faire. Et la seule dette que nous devons accumuler, c’est celle de nous aimer les uns, les unes, les autres ! »
C’est ça, la magie de Noël. C’est aussi simple et aussi exigeant que ça. C’est ça la grâce que Dieu a faite à ma sœur et moi dès notre tendre enfance. La magie de Noël, c’est l’invitation à choisir librement le chemin de la paix et de la vie abondante pour la création tout entière. Le chemin est parfois sinueux, pas toujours balisé et souvent exigeant… mais il ne finit jamais en cul de sac. Il ouvre toujours sur la Vie.
Par la grâce seule, et non par nos œuvres, en Jésus, Dieu prend l’initiative de nous ouvrir le chemin vers un autre monde… qui est non seulement possible… mais à portée de toutes et de tous ! Ne le voyez-vous pas poindre à l’horizon ? Ne cherchez pas plus loin que votre quotidien.
Ce n’est pas nous mais Dieu qui est la source de la lumière. Toutefois, plus on marche dans ses voies, plus nous rayonnons de sa clarté et nous illuminons le monde autour de nous. Nous sommes toutes et tous des bougies de l’Avent… de petites flammes, certes… mais par la grâce de Dieu, c’est assez de lumière. Assez « pour nous situer dans la trame de l’univers, y voir et y choisir, la paix et non la guerre, l’amour et non l’horreur » (voir Nos voix unies # 390). Et ça, c’est assez de lumière pour en tirer plus d’un de leur sommeil et attiser leur espérance.
Frères et sœurs, quelles que soient les zones d’ombre en vous, je vous annonce que vous êtes pardonnés. En ce temps de l’Avent, espérons beaucoup plus que survivre au temps des Fêtes. Espérant contre toute espérance, marchons dans la lumière du Seigneur, vers une terre nouvelle et des cieux nouveaux. Attisons cette flamme en nous en chantant… « Pour témoigner de la lumière » NVU 220
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