Et vous, qui dites-vous que je suis ? (Matthieu 16.15) (1ere partie)

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Connaissez-vous « radio cancan » autrement appelée également « radio trottoir »? Etait-ce la référence que Jésus avait en tête lorsque qu’il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme? » (Matthieu 16.15)

Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Le souci premier de Jésus n’était pas son image de marque ou bien ce que Fama (la déesse romaine aux mille bouches) embouchait de ses deux trompettes. Ce qui est sûr, et nous pouvons en tirer une leçon pour nous-mêmes, c’est qu’il s’attend à ce que ses disciples soient bien au fait des préoccupations et aspirations des personnes au milieu desquelles ils vivaient. Nous ne sommes pas une île.

Vous l’avez compris, Jésus parle de lui-même à la troisième personne lorsqu’il fait allusion au Fils de l’Homme, un titre que tout le monde semblait connaître. Cela devient très clair dans sa deuxième question, celle qui suit immédiatement la réponse des disciples à la première question.

Donc, l’opinion de la rue, l’opinion des hommes et des femmes de tous les jours n’est pas sans importance. Les gens observent, le monde regarde.

On nous observe et on a des opinions sur nous.

Les disciples ne semblent pas être pris au dépourvu par la question de Jésus. Le texte, sans spécifier qui parmi eux, nous dit qu’ils répercutent sans hésitations les opinions variées que les gens avaient de Jésus; ou pour être plus précis, qui ils pensaient que Jésus était.

Les réponses varient mais elles ont cependant deux choses en commun :

(1) La première, c’est que tout le monde semblait d’accord que cet homme Jésus était l’expression vivante d’un quelqu’un d’autre. Si vous pensez réincarnation, vous êtes un peu sur la bonne voie mais la doctrine de la réincarnation n’a rien à voir avec ce qui se passe ici.

Aujourd’hui et dans la plupart des sociétés dites modernes, l’on peut sourire à l’idée que des personnes disparues « reviennent » sous une autre apparence. Telle n’était pas l’opinion qui prévalait dans le milieu culturel de Jésus. Tel n’est pas non plus le cas dans bien des cultures, aujourd’hui encore.

Au Sénégal par exemple, un enfant qui étonne par une sagacité sans rapport avec son âge est qualifié de « vieille âme»; certains de ces noms font penser que c’est un « revenant » surtout s’il possède des connaissances que seuls détenaient des ancêtres longtemps disparus ou s’il épouse des comportements de personnes mortes avant sa naissance.

D’ailleurs cette croyance que des ancêtres pouvaient revenir sous les traits d’un nouveau né donne lieu, dans bien des sociétés africaines, à des cérémonies très ritualisées pour déterminer « qui » est vraiment l’enfant qui vient de naître et quel nom lui donner en conséquence.

(2) La deuxième chose en commun, c’est que Jésus était pris pour l’incarnation d’un homme de Dieu, d’un envoyé de Dieu : Jean le Baptiste pour certains, Elie pour d’autres, Jérémie pour d’autres ou simplement l’un des prophètes.

Il est important de connaître l’opinion des autres et les gens de part eux-mêmes ne peuvent pas avoir la réponse exacte, même s’ils ne sont pas trop, trop loin. Il demeure que si la réponse des autres peut avoir de l’importance, c’est la nôtre propre qui importe vraiment à Jésus.

Sa question engage les disciples en les obligeant à prendre position par rapport aux autres lorsqu’il appose « ET vous? » aux nombreux répondeurs anonymes de la phrase précédente. Le propos de l’évangéliste est bien clair par l’ajout de cette petite conjonction « et »; ce n’est pas seulement « vous » mais bien « ET vous».

Ni vous ni moi n’étions présents, mais nous pourrions facilement imaginer Jésus ouvrant une main pour demander l’opinion des autres et ouvrant l’autre en sollicitant la réponse personnelle de ses disciples.

Une fois de plus, Pierre prend tout le monde de vitesse. Il semble parler personnellement, certes, et aussi collectivement au nom des disciples. Et il parle vrai parce que inspiré par Dieu. Ce ne sont ni le sang ni la chair (entendons, nos capacités humaines par leur mérite propre), qui peuvent donner accès à pareille connaissance: elle ne s’acquière pas, elle se reçoit.

Pierre en fera la cuisante expérience dans la deuxième partie du récit que nous regarderons d’un peu plus près dimanche prochain, Dieu voulant.

Aujourd’hui que dit-on de Jésus? Qui dit-on qu’il est? Le savons-nous et cela nous importe-t-il?

Il est important que cela nous importe. Si du temps de Jésus, les gens avaient une plutôt bonne impression de lui, il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui les trompettes de la Renommée semblent bien mal embouchées!

Qui pense-t-on que Jésus et ses représentants sont?

Nous pourrions faire ce sondage d’opinion ici à Québec, et comme le monde est devenu un grand village, nous mettre également à l’écoute de ce qu’en disent les autres sur les cinq continents (Afrique, Amériques, Asie, Europe, Océanie) et plus précisément dans le Moyen-Orient, en Afrique occidentale, en Europe de l’Est?

Quelles sont les images que Fama colporte, que ce soit de la trompette plus courte ou bien de celle qui est plus longue, c’est à dire les ragots temporaires et la renommée durable?

Et NOUS alors? Que disons-nous? Qui est Jésus pour nous dans tout cela? Le Christ, Le Fils du Dieu Vivant? Hum… qu’entendons-nous par cette confession?

Pensons-y sérieusement et la semaine prochaine, Dieu voulant, nous nous attarderons sur qui Jésus, le Christ, est pour nous.

Ecoute qui a des oreilles!

Samuel Vauvert Dansokho

Eglise Unie St Pierre et Pinguet

TEXTES BIBLIQUES

Romains 11. 33-36

O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies impénétrables ! 34Qui en effet a connu la pensée du Seigneur ? Ou bien qui a été son conseiller ? 35Ou encore qui lui a donné le premier, pour devoir être payé en retour ? 36Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. A lui la gloire éternellement ! Amen.

Matthieu 16.13-26

Arrivé dans la région de Césarée de Philippe, Jésus interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » 14Ils dirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » 15Il leur dit : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » 16Prenant la parole, Simon-Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » 17Reprenant alors la parole, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Jonas, car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. 18Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et la Puissance de la mort n’aura pas de force contre elle. 19Je te donnerai les clés du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aux cieux. » 20Alors il commanda sévèrement aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ.

21A partir de ce moment, Jésus Christ commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort et, le troisième jour, ressusciter. 22Pierre, le tirant à part, se mit à le réprimander, en disant : « Dieu t’en préserve, Seigneur ! Non, cela ne t’arrivera pas ! » 23Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Retire-toi ! Derrière moi, Satan ! Tu es pour moi occasion de chute, car tes vues ne sont pas celles de Dieu, mais celles d’un être humains. »

24Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive. 25En effet, qui veut sauvegarder sa vie, la perdra ; mais qui perd sa vie à cause de moi, l’assurera. 26Et quel avantage l’être humain aura-t-il à gagner le monde entier, s’il le paie de sa vie ? Ou bien que donnera l’la personne humaine qui ait la valeur de sa vie ?

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