Presque tous les historiens considèrent que l’Évangile de Marc a été le premier à avoir été écrit, environ vers l’an 70. Marc a un style plus court et factuel, presque télégraphique. Il ne décrit pas la naissance de Jésus, ni la visite des rois mages, ni la présentation de Jésus au Temple par ses parents.
Marc commence plutôt son récit avec l’appel de Jean-Baptiste à la conversion. Il poursuit avec le baptême de Jésus dans le Jourdain et le séjour de 40 jours de Jésus dans le désert où il est tenté par Satan.
Tout de suite après, Marc présente le début de la mission de Jésus. Ce dernier commence son appel à la conversion, et ce, après que Jean-Baptiste est mis en prison. J’imagine que Jésus s’est vite rendu compte qu’il avait besoin d’aide dans sa mission, celle d’annoncer la bonne nouvelle et l’arrivée prochaine du Royaume de Dieu. Ainsi, il a vu à l’élargissement de sa capacité personnelle, en recrutant des personnes pouvant contribuer à l’atteinte des buts qu’il avait reçus de Dieu.
Il est intéressant de lire encore aujourd’hui comment Jésus a fait son recrutement. Sur son parcours, il voit des personnes. Il les a « vu ». Il a surement vu le potentiel de ces personnes. Ces dernières n’étaient pas parfaites, ni vraiment formées. Mais Jésus a surement observé celles-ci suffisamment avant de les inviter à se joindre à lui. Marc, dans son évangile, souligne le lien filial entre les premiers hommes que Jésus recrute. Jésus a probablement constaté l’attachement, le lien d’amour filial, le travail d’équipe unissant ses candidats disciples. Comme on le fait aujourd’hui par un processus d’entrevue pour choisir un nouvel employé, Jésus observe ses candidats.
Quand il est suffisamment certain de son coup, il fait son appel : : « Venez avec moi, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » On peut penser que la conversation a été un peu plus longue que celle décrite dans l’évangile, elle a peut-être nécessité une certaine réflexion de plusieurs heures ou jours. Jésus appelle ces hommes à une nouvelle vie complètement différente qui sera consacrée à annoncer la bonne nouvelle et le Royaume de Dieu qui serait à portée de main.
À la fin, les futurs disciples disent oui à l’appel de Jésus. Simon, André, Jacques et Jean finissent par accepter l’offre de Jésus. Une décision aux conséquences énormes pour eux et leur famille respective. Ces personnes se lancent dans un nouveau mouvement au potentiel qui fait rêver mais qui n’a pas encore fait ses preuves.
L’évangile de cette semaine est très simple et, pourtant, si puissant. Le texte nous interpelle simplement :
- Est-ce que nous nous mettons à l’écoute de l’appel de Dieu, pour entendre dans notre cœur sa volonté réelle et véritable, pour discerner notre rôle dans son plan pour nous et pour les autres ? (Que sa volonté soit faite et non la nôtre)
- Est-ce que nous nous donnons l’opportunité de considérer vraiment l’offre que la vie nous fait, que Dieu nous propose ?
- Est-ce que nous acceptons de nous remettre en question, de réfléchir à la proposition faite ? Est-ce que nous en parlons avec des personnes de confiance (comme ces frères l’ont possiblement fait entre eux) ?
- Ou, est-ce que nous sommes trop coincés pour y penser vraiment, et ce, par nos obligations, nos vies, nos engagements, nos peurs qui nous emprisonnent et qui nous empêchent d’avancer ?
- Et, lorsque nous avons une certaine assurance face à l’appel, avons-nous le courage de dire oui à la ou aux propositions de vie offerte(s) par Dieu, le Christ.
Ici Jésus propose à ces quatre personnes de devenir des disciples. Pour d’autres, l’appel de Dieu, c’est d’être aidant naturel, de devenir bénévole, de changer d’emploi ou de prendre certaines décisions déterminantes. L’appel est donc différent pour chacun de nous.
Chaque appel est nécessairement en lien avec le message d’amour infini et fraternel du Christ, avec le don de soi, avec la joie de la bonne nouvelle et l’assurance du bonheur, avec la sérénité. Dieu nous invite à être sur notre X, à réaliser jour après jour notre plan divin individualisé. Il ne s’agit pas de pleurer sur le temps qui passe, mais d’accueillir avec gratitude les « temps nouveaux » qui s’ouvrent à nous.
Et si nous disons oui à l’appel de Dieu, nous devons assumer notre décision… jusqu’au prochain appel de la vie, de Dieu vers un autre ailleurs. Ces appels prennent différentes formes et peuvent toucher différents domaines de nos vies.
Ainsi, Dieu ou la vie guidée par les forces de Dieu, nous conduit à des choix parfois difficiles à faire, parfois ces choix sont déchirants. L’évangile nous incite au courage, à la confiance et au dépassement de nos propres limites et de nos peurs pour poursuivre notre œuvre collective de construction d’un monde meilleur où le bonheur, la joie, la paix, l’amour, l’espérance sont présents, où le Royaume de Dieu s’approche. Oui, ce Royaume est tout près.
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