Le passage de l’évangile qui fait l’objet de notre méditation aujourd’hui, nous parle de la nécessité de la repentance. Après les avertissements qui terminent le chapitre 12 de l’Évangéliste Luc, Jésus exhorte ses contemporains à la repentance, au souvenir douloureux de leurs fautes et de leurs péchés. La repentance implique la reconnaissance, la confession et le renoncement au péché pour accepter la transformation et la rédemption de Dieu. En m’appuyant sur le texte de Luc que nous avons lu, je voudrais relever en les analysant quelques points en lien avec cette nécessité de la repentance.
Dans le premier paragraphe, l’évangéliste nous présente des personnes qui sont tuées brutalement, soit par la méchanceté de l’homme, soit par un accident de la nature. Si Jésus interroge les gens qui viennent le voir en leur demandant « pensez-vous que ces gens-là soient plus pécheurs » c’est qu’il est logique que ces personnes lui aient demandé « mais pourquoi ils sont morts ? Qu’est-ce qu’ils ont fait de mal pour mériter une telle mort ? » Jésus va leur répondre… « Rien de plus que vous-mêmes ! » Vous savez aujourd’hui encore on pose bien souvent la même question, devant certaines catastrophes…… on n’est souvent méchant en affirmant que « celui-là a bien mérité ce qui lui est arrivé avec la vie qu’il mène ! » Et Jésus nous renvoie ici à la réalité de notre propre vie! En nous disant clairement que nous ne sommes pas si différents et que la mort pourrait nous atteindre nous aussi. Remarquons que Jésus ne parle pas de punition, mais de la façon de mourir ; c’est-à-dire de la mort subite. Le premier appel de Jésus est donc : ne jugez pas selon les apparences ! Dieu seul est maître des cœurs comme des évènements ! Nous ne sommes pas éternels sur terre, nous sommes éternels dans le cœur de Dieu et Dieu nous rappelle quand il veut ! Nous ne pouvons comprendre ses choix, nous avons à les accepter et à lui faire confiance, même si cela est parfois très difficile et douloureux !
Par ailleurs Jésus ne dit pas que ces gens sont condamnés à la mort éternelle, mais que la mort les a pris soudainement ! Ils n’étaient pas prêts ! Personne n’est jamais prêt à accueillir la mort. Parce que notre âme n’est jamais en règle avec Dieu puisque nous vivons selon le monde, et si c’est le cas, il est certain que nous ne serons jamais prêts, car le monde vit pour le présent sans se soucier de l’au-delà ! Certes nous sommes croyants et nous pratiquons notre religion, mais si nous vivons dans une routine religieuse, sans veiller sur la vérité de notre vie avec Jésus, alors nous ne serons jamais prêts ! Nul ne sait quand son heure viendra ni comment elle viendra ! Qui nous dit que nous aurons le temps de nous préparer à notre mort décemment, de nous confesser et de mettre toutes nos affaires en ordre ? Prenons garde mes frères, mes sœurs.
Dans le second paragraphe on voit la parabole de ce figuier qui ne donne pas de fruits, alors qu’il le devrait… le maitre décide « puisqu’il ne donne rien coupons-le ! » Le jardinier lui demande une année de sursis, le temps de bien travailler la terre à son pied, de lui mettre un peu d’engrais, après on verra ! Le figuier c’est chacun de nous, planté dans une bonne terre, qu’est l’Église, bien arrosé et entretenu par le jardinier qui est l’Esprit Saint ! Et pourtant, quels fruits portons-nous ? Le monde autour de nous, nous fait rencontrer beaucoup de baptisés qui se sont éloignés de Dieu, d’autres qui tout en pratiquant la religion ne donnent pas de fruits ! Nous n’avons pas à les juger, car nous-mêmes, nous ne donnons pas les fruits que Dieu attend de nous ? Donc ce texte est déjà un appel à regarder notre propre vie, à nous laisser travailler par l’Esprit saint qui fait germer la parole de Dieu en notre cœur. Tout cela, afin de pouvoir donner de bons fruits à l’avenir. Mais ce texte est aussi un appel à être l’adjoint du jardinier pour ceux qui nous entourent et qui se sont éloignés de Dieu. Cela veut simplement dire aussi que nous devons être les témoins de l’Amour de Dieu pour tous et toutes à travers notre vie quotidienne, affirmer notre foi, la partager et l’enseigner lorsque l’occasion se présente. Prier le Seigneur et lire la parole de Dieu en la méditant, pas en la récitant tout en faisant autre chose; car si nous méditons bien la parole de Dieu, cela doit nous nourrir et nous changer, cela va nous amener de plus en plus à vivre en témoin de Dieu et être soutien pour les autres.
Bien aimés, chers frères et sœurs en Christ, en ce troisième dimanche des carêmes, cet évangile nous interpelle sur deux points de notre vie chrétienne. D’abord le jugement que nous portons parfois sur les autres, particulièrement ceux et celles qui font face à des catastrophes dans leur vie et d’autre part sur notre propre vie. Dieu est amour et veut nous sauver ! Les malheurs qui nous frappent sont peut-être dus à nous-mêmes, à nos péchés que nous commettons. Mais notre Dieu est miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté. C’est ce que Jésus explique à ceux et celles qui l’entourent. Et il sait bien de quoi il parle puisqu’il est là, sur terre, pour donner sa vie sur la croix afin que par sa mort et sa résurrection nous obtenions la vie éternelle. Seulement voilà, en même temps il nous dit qu’au lieu de juger les autres, et d’accuser Dieu des catastrophes, il faut nous convertir. Il ne s’agit pas ici de dire aux autres de changer de vie, mais vraiment de nous repentir nous-mêmes.
La dernière partie du texte avec la parabole du jardinier qui intervient pour ne pas couper l’arbre improductif, nous dit que ce jardinier c’est Jésus et que l’arbre c’est chacun de nous. Dieu nous a créés afin que nous vivions avec lui et que nous portions du fruit, et de bons fruits, pour tous ceux et toutes celles qui nous entourent. Il ne nous dit pas que nous n’avons pas le droit de nous épanouir, bien au contraire nous avons à bien vivre en Jésus Christ, en fonction de ce que Dieu a mis en nous. On ne peut mener notre vie en dehors de Dieu, car nous risquons fort d’être un arbre qui dépérit… L’arbre de la parabole semble bien vivant, il a bien du feuillage … il donne l’apparence d’être au mieux de sa forme pour donner des fruits… mais en fait cela n’est qu’apparence, car il ne donne pas de fruits! Bien souvent dans notre vie, nous apparaissons comme des gens bien, mais en vérité que sommes-nous devant Dieu ? Dieu voit la réalité de toute notre existence, il voit au plus profond de notre cœur, il voit ce qui est beau et bon comme il voit ce qui moche et mauvais. Veut-il notre condamnation, notre mort ? Non ! il prend encore patience en laissant à son Fils le temps de nous travailler, de nous soigner, de nous faire retrouver notre vraie dignité d’enfant de Dieu, afin que dans notre vie, nous sachions produire des fruits dignes de Lui. Alors mes frères mes sœurs, nous sommes créés comme un arbre, un bel arbre qui doit donner d’excellents fruits, laissons Jésus toucher notre cœur, laissons-le nous apporter tout son amour, tous ses soins, et là nous donnerons vraiment des fruits excellents et nous trouverons paix intérieure et bonheur réel. Dieu est là, qui frappe à la porte de notre vie, de notre cœur, il veut nous faire fleurir et produire de bons fruits selon son cœur. Reposons-nous sur le Christ et il nous donnera ce qu’il nous faut. Amen!
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