La nouveauté de l’Évangile

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

PierreLa nouveauté peut faire peur, la nouveauté peut exciter aussi, c’est selon. Selon notre tempérament plutôt anxieux ou plutôt audacieux. Selon nos expériences de vie aussi, qu’elles nous aient blessés, ou encore stimulés à toujours aller de l’avant. Mais, ce qui est certain, c’est que la nouveauté fait toujours réagir.

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Afin de l’apprécier pleinement, il est préférable de lire, au préalable, les textes bibliques dans la version TOB, accessibles via le site http://lire.la-bible.net/.

Ainsi, le thème du conseil général de notre Église, cette année, ne peut que difficilement nous laisser indifférents. Notre Église est à un point tournant. Les délégués de nos communautés de foi issues de toutes les régions du pays, d’un océan à l’autre, ne se demandent pas actuellement si «faire Église autrement» est bel et bien à la mode ou si ça fait joli… Non, nos délégués sont confrontés à la réalité bien concrète de cette crise de la foi qui secoue notre monde contemporain, à la désaffectation de nos temples qui s’ensuit et, par conséquent, à la baisse importante de nos ressources tant humaines que matérielles. Bref, nous ne pouvons plus continuer de la même manière. Nous devons absolument faire autrement. Mais faire autrement, est-ce conforme à l’enseignement évangélique ?

Tout est là justement. Si les Écritures ne changent pas et sont porteuses d’un message permanent, notre façon d’écouter cette Parole de Vie, notre façon de la célébrer, notre façon d’y adhérer doivent s’enraciner dans l’histoire, dans notre histoire qui n’est plus celle de nos aïeux, qui ne sera pas non plus celle de nos enfants.

Les Pères de la Réforme l’avaient bien compris avec leur fameux cri de ralliement «Ecclesia reformata semper reformanda», une Église réformée, toujours en réforme… la restauration d’une foi authentique dans une Église toujours prête à se convertir à la Parole de Dieu, à faire toutes choses nouvelles.

Oui, c’est la Parole de Dieu elle-même qui nous incite à un vent de nouveauté, à rêver de nouveauté, à croire à un monde où toutes les morts seront anéanties. L’Apocalypse dont nous avons entendu un extrait évocateur nous met en présence de cette réalité. «Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus». Si vous prenez le temps de lire ce dernier livre de la Bible, vous constaterez que la nouveauté du ciel et de la terre apparaît après l’immense coup de balai donné par Dieu, un grand ménage où tout y est passé. Bref, tout est prêt à être rebâti, pas seulement rénové. Il s’agit ici d’une nouvelle création offerte à toute personne depuis que Christ a vaincu la mort une fois pour toutes au matin de Pâques. «Et je vis, poursuit le visionnaire de Patmos, descendre du ciel (…) la Jérusalem nouvelle (et) j’entendis du trône une voix forte qui disait : La demeure de Dieu est avec les humains! Il aura sa demeure avec eux, ils seront ses peuples, et lui-même, qui est Dieu avec eux, sera leur Dieu». Dans ce Royaume nouveau, on le voit, tous sont conviés, pas seulement un peuple, mais tous ses peuples, le pluriel utilisé ici n’étant pas le fruit du hasard. Vous le voyez, l’inclusivité dont notre Église se réclame est en stricte continuité avec le message des Écritures. Dans le Royaume nouveau il y a de la place pour tout le monde.

La nouveauté de la Révélation est là : Dieu a sa demeure avec les humains, Dieu est proche, Il est là au cœur de nos vies. Il est même présent dans les moments les plus sombres que nous traversons. Il reste à nos côtés comme un ami fidèle. Il nous a offert sa Vie et Il ne la reprend pas. Il habite toutes nos souffrances mais sa Vie depuis Pâques leur enlève tout caractère irréversible. En Jésus Christ, Dieu a tout assumé de l’humain, la vie et la mort, et c’est en vivant intensément l’une et l’autre que sa Vie a vaincu la mort.

Alpha et Oméga, commencement et fin, Dieu fait toutes choses nouvelles de nos vies, non pas pour un futur plus ou moins proche, mais pour aujourd’hui. La nouveauté fait partie intégrante de l’œuvre de notre salut. Cette vision du monde en devenir nous ouvre à l’espérance, quelles que soient les épreuves rencontrées sur nos chemins. Nous le savons, nous vivons d’ores et déjà les arrhes du Royaume offert sur terre par notre Dieu.

Notre vie est essentiellement axée sur la nouveauté révélée au cours de l’histoire du Peuple de Dieu et dans la vie du Christ Jésus. La révision globale de nos structures au conseil général en cours est bien peu de choses à côté de la nouveauté de l’Évangile mais peut-être sera-t-il un facteur déclenchant pour chacun et chacune d’entre nous de nous inscrire encore plus profondément dans le vent de nouveauté initié par l’Esprit. À nous de nous renouveler constamment sous sa mouvance, à toujours être à son écoute dans les Écritures, à nous laisser interpeller aussi par les besoins de nos frères et de nos sœurs…, notamment les plus petits pour lesquels Jésus avait une si profonde compassion.

Amen !

Prédication du dimanche 9 août 2015

Par Pierre Nadeau

(Église Unie Saint-Pierre, Québec)

à l’occasion du 42e conseil général de l’Église Unie du Canada

 

TEXTES BIBLIQUES

Ésaïe 43, 18-20 & Apocalypse 21, 1-7

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