19Le soir de ce même dimanche, les disciples étaient réunis dans une maison. Ils en avaient fermé les portes à clé, car ils craignaient les autorités juives. Jésus vint et, debout au milieu d’eux, il leur dit : « La paix soit avec vous ! » 20Après ces mots, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. 21Jésus répéta : « La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » 22Après cette parole, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit saint ! 23Ceux à qui vous pardonnerez les péchés seront pardonnés ; ceux à qui vous refuserez le pardon ne l’obtiendront pas. »
Actes 4, 32 – 35
32La multitude des croyants était parfaitement unie, de cœur et d’âme. Aucun d’eux ne disait que ses biens étaient à lui seul, mais ils mettaient en commun tout ce qu’ils avaient. 33C’est avec une grande puissance que les apôtres rendaient témoignage à la résurrection du Seigneur Jésus et Dieu leur accordait à tous d’abondantes bénédictions. 34Personne parmi eux ne manquait du nécessaire. En effet, tous ceux qui possédaient des terrains ou des maisons les vendaient, apportaient la somme produite par cette vente 35et la remettaient aux apôtres ; on distribuait ensuite l’argent à chacun selon ses besoins.
J’aimerais commencer en vous partageant deux prises de consciences
que j’ai faites cette semaine :
La première prise de conscience, c’est celle des deux derniers jours,
quand je me suis sentie assez malade suite à la petite piqure de vaccin
qu’on m’a administrée jeudi soir :
à quel point un tout petit virus, même pas visible,
peut avoir une si grande influence sur ma vie
et tout à coup me clouer au lit.
(Je ne dis pas cela pour vous faire peur des vaccins!
Pas du tout, la plupart des gens ne ressentent rien.
Et il est important de se faire vacciner.
C’est simplement que j’étais parmi les moins de 10% qui réagissent un peu plus fort au vaccin – comme deux jours de grippe).
Mais nous avons tous vécu la même prise de conscience cette année
à une échelle plus large :
à quel point nos vies sont vulnérables,
dépendantes de toutes sortes de constellations microbiologiques
et d’interactions physiologiques!
Nous nous croyons le summum de l’évolution, la créature la plus développée –
celle qui domine et qui contrôle par son intelligence et ses réalisations extraordinaires – et pourtant nous ne sommes pas au-dessus des dangers les plus simples, sous forme par exemple de microbes qui peuvent complètement bouleverser nos vies.
La deuxième prise de conscience me vient d’un petit sondage que je conduis actuellement auprès de parents de jeunes enfants. Je demande aux parents quelles grandes questions les enfants leur posent.
Il y a un sujet qui revient constamment dans tous les échanges que j’ai :
les enfants posent des questions par rapport à la mort.
Pourquoi la mort? Où est-ce qu’on va après?
Vieillis-tu, Maman? …
Déjà, très jeunes, les enfants captent ce paradoxe de la vie qui s’en va vers la mort.
La mort et tout ce qui s’y rattache – la maladie, nos corps vulnérables et vieillissants – présentent un des plus grands mystères de la vie.
Et ce mystère n’a rien de rassurant, au contraire.
Nous sommes devant beaucoup de questions, tout comme les enfants.
Le Christ nous a laissé un énorme cadeau par ses quelques apparitions à ses disciples et ami-e-s.
C’est comme s’il nous avait ouvert une toute petite fenêtre sur l’au-delà –
vers une réalité plus grande, par-dessus notre monde et même notre univers visible. L’au-delà de la matière à laquelle se limite nos connaissances.
Sa résurrection et les expériences marquantes que les premiers chrétiens en ont eues nous disent :
Il y a autre chose que la mort. Elle n’a pas le dernier mot.
Et tout de suite nous aimerions bien sûr avoir plus de détails :
Comment est-il ressuscité ? De quoi avait-il l’air?
Pourquoi est-il revenu et reparti? Où est-il maintenant?
Y a-t-il des preuves?
Et comment pouvons-nous expliquer tout cela?
Les textes dans les différents évangiles nous donnent beaucoup de pistes, mais pas nécessairement un portrait cohérent sur le quoi et ni sur le comment :
Jésus apparaît à différents moments, et à différentes personnes parmi ses disciples.
Souvent, ils ne le reconnaissent pas immédiatement.
Parfois, il est reconnaissable. Il mange avec eux pour montrer qu’il a un vrai corps de chair, mais il peut aussi passer par des portes fermées et disparaître d’une seconde à l’autre.
Encore une fois, nous ne sommes pas devant des rapports factuels, mais plutôt devant des témoignages d’expériences fortes que les disciples ont vécus.
Un constat important est que Jésus ne s’est pas montré publiquement afin que tout le monde le voie :
– il aurait pourtant pu impressionner les autorités juives qui l’ont condamné et les Romains qui l’ont cloué sur la croix, afin qu’ils aient honte!
– il aurait pu se montrer à la foule des incrédules, afin qu’ils croient!
Non, il ne s’est pas montré aux journalistes, historiens et scientifiques de son temps. Cela aurait fait les nouvelles!
Ce faisant, cependant, il aurait été un « sauveur magicien » – nous avons parlé de ce type de foi il y a deux semaines – qui impressionne et convainc les gens par ses tours de magie.
Mais Jésus s’est montré seulement à ses plus proches compagnons, d’abord aux femmes, puis aux hommes.
Ainsi, la résurrection n’est pas avant tout un évènement surnaturel
qui devrait faire son entrée dans les livres comme miracle inexplicable!
La résurrection est la continuation de la relation entre les disciples et Jésus.
Il se montre à ceux et celles qui l’ont aimé pour ne pas les laisser seuls dans leur chagrin.
Un exemple très touchant est la rencontre de Jésus avec Marie le matin de Pâques au jardin. J’espère que vous avez tous et toutes eu l’occasion de regarder la belle méditation que Darla a faite là-dessus. (Sinon, elle est encore disponible sur notre site Web ici.)
Cette rencontre est la première histoire d’apparition de Jésus dans l’évangile de Jean. Notre texte d’aujourd’hui est la deuxième : dans ce cas-ci, il apparait à plusieurs disciples en même temps. Deux autres histoires suivront dans Jean – à chaque fois des rencontres intimes entre Jésus et ses amis.
Il les rencontre là où ils sont.
Le texte d’aujourd’hui nous dit que les disciples se trouvaient ensemble dans une maison et qu’ils avaient verrouillé les portes, car ils avaient peur.
Mais oui, c’est compréhensible après ce qu’ils ont vu arriver à leur maître!
Ils ont dû se sentir en danger de mort!
Et là, tout à coup, il apparaît au milieu d’eux et leur dit :
« La paix soit avec vous! »
Même s’il s’agit d’une salutation habituelle du temps, les mots ont dû leur aller droit au cœur :
la paix! Justement l’état d’âme le plus éloigné de tous leurs sentiments.
Jésus le répète deux fois dans la scène : « La paix soit avec vous! »
La paix, en hébreux (en araméen cela doit être un mot semblable) « le shalom » est beaucoup plus qu’un arrêt des hostilités :
ce mot exprime tout ce dont on a besoin pour bien vivre.
Et c’est le terme qui exprime le bien-être complet dans le règne de Dieu.
Jésus leur dit : vous êtes déjà là.
Et il souffle sur eux l’Esprit Saint.
Dans l’évangile de Jean, Jésus avait promis dans son long discours d’adieu des chapitres 13 à 17 d’envoyer son esprit aux disciples après sa mort, afin qu’ils ne se sentent pas seuls dans le monde et qu’ils puissent continuer les œuvres que Jésus avait commencées.
C’est maintenant le moment où Jésus réalise cette promesse.
Il leur donne l’Esprit Saint.
C’est intéressant qu’il « le souffle sur eux » – c’est le même verbe qui est utilisé dans le livre de la Genèse, quand Dieu crée l’être humain et « souffle » la vie dans ses narines.
C’est-à-dire qu’avec le don de l’Esprit Saint, Jésus recrée les disciples à une vie nouvelle!!
Voilà une toute petite histoire, de quelques lignes à peine,
mais où Jean combine tout :
Pâques et Pentecôte.
Il fait le lien de la création jusqu’au règne de Dieu à la fin des temps!
Tout est concentré dans ce moment de rencontre entre le Ressuscité et ses amis.
Et le message de cette petite histoire nous dit comment continue la relation d’amour que Jésus est venu annoncer dans le monde:
Le lien d’amour et de confiance entre Jésus et ses proches renaît après sa mort.
Il revient leur donner l’esprit qui les aide à leur tour à créer des relations et à témoigner de l’amour de Dieu.
Même cette phrase à la fin qui dit : Ceux à qui vous pardonnerez les péchés seront pardonnés ; ceux à qui vous refuserez le pardon ne l’obtiendront pas.
est à comprendre dans la même veine.
Jean interprète le péché toujours comme un bris de relation avec Dieu.
Pour lui, « pardonner les péchés » veut dire inviter des personnes dans une nouvelle relation avec Dieu. Les accepter et leur ouvrir cette porte vers la foi.
Ce pouvoir est dorénavant dans les mains, les bouches, les gestes des disciples – et dans les nôtres.
À leur suite, nous sommes ceux et celles qui peuvent garder le lien avec le Christ ressuscité dans la foi. Nous pouvons en témoigner par notre façon de vivre et ainsi inviter d’autres à cette relation qui ouvre vers un monde de paix.
La résurrection nous montre que l’amour de Dieu, l’amour du Christ est plus fort que les limites de notre vie et que les forces de la mort. C’est la clé d’une vie nouvelle.
L’autre texte que nous avons lu des Actes des Apôtres nous donne l’image de la communauté chrétienne qui vit ce message de l’amour et des relations de paix.
Tout est partagé selon les besoins de chacune et chacun; personne n’est laissé pour compte. C’est une autre petite fenêtre vers le règne de Dieu au-delà de ce que nous vivons souvent dans nos réalités limitées de ce monde.
Allez et cherchez une relation directe avec le Christ : par la lecture de ses paroles, par la méditation et la prière. Il vous rencontrera alors là où vous en avez le plus besoin et il vous donnera sa paix et son esprit. Vous pourrez à votre tour inviter d’autres à faire l’expérience de cet amour qui dépasse les limites.
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