Dieu voulant, dans deux semaines, nous célèbrerons la Pentecôte. Nous célèbrerons le don l’Esprit Saint, en d’autres termes l’arrivée de ce dont Jésus avait parlé: moi, je prierai le Père : il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec vous pour toujours. Le Paraclet est identifié à l’Esprit Saint. C’est un terme du vocabulaire juridique grec et a une fonction de conseil, consolation, réconfort, interprétariat et d’encouragement.
C’est que Jésus est conscient de sa mort prochaine et du vide que cela va susciter pour ceux et celles qui avaient tout abandonné pour le suivre pendant trois ans. Ils avaient aussi, faut-il le souligner, sur son injonction coupé les amarres avec tout ce à quoi ils étaient rattachés.
Le vide sur le plan humain et sentimental sera immense à combler, Jésus le sait. Nous savons également combien est immense à combler le vide de l’absence de tel ou tel être cher, qui a été arraché à notre affection dans un passé éloigné ou beaucoup plus récent.
Jésus est conscient, au demeurant, d’une autre dimension. Il anticipe les épreuves et les tribulations qui attendent ceux et celles qui vont être ses témoins dans les jours qui viennent, dans les mois qui vont suivre et qui ne vont pas s’arrêter, qui ne vont plus s’arrêter! Car encore aujourd’hui, il nous est rappelé : Soyez toujours prêts à justifier votre espérance devant ceux [et celles] qui vous en demandent compte.
Jésus donc veut subvenir à ces deux besoins. Il ne veut pas laisser ses disciples seuls ou esseulés. En quelque sorte, il est en train de leur dire : la solitude, cela n’existera plus … quoiqu’en dise une époque où plus de personnes que jamais se sentent seules au point de succomber à la dépression ou de devoir se médicamenter.
La solitude, cela n’existera plus grâce à l’arrivée d’un autre Paraclet qui contrairement à lui, restera TOUJOURS avec eux. Vous l’avez compris (et ceci est extrêmement important à saisir), le contrairement s’adresse au Jésus physique, la personne de chair et de sang qui allait être tué. C’est celui dont il dit : encore un peu, et le monde ne me verra plus.
Mais c’est aussi celui dont il continue à dire : vous, vous me verrez vivant et vous vivrez vous aussi.
Il y a continuité, continuation et rupture dans ce langage profondément symbolique. Mais le symbole n’est pas détaché de la réalité, le symbole a un lien palpable avec la réalité.
Jésus, par les mots de l’évangéliste Jean, donne aux disciples, (et donc à chacun et chacune de nous ici assemblés) la clé pour connaître, c’est à dire pénétrer et vivre le mystère de cette présence éternelle.
Cela tient à une relation très intime et à la pratique de l’amour et de l’obéissance à ses commandements. Cette discipline spirituelle crée une symbiose, un cycle de transformations et de relations qui affecte profondément l’expérience humaine telle que nous la percevons : en ce jour-là, vous connaitrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi et moi en vous.
La connaissance du Paraclet dont il est question ici est de l’ordre de l’empirique et du transcendantal, de l’horizontal, du vertical et de l’oblique.
L’Esprit nous est donné par pure grâce; nous sommes invités à le recevoir en toute humilité et en toute simplicité; en fait, nous le connaissons et le reconnaissons, car il demeure auprès de nous et il est en nous. Ce n’est pas moi qui l’affirme mais Jésus lui-même qui le dit par les mots de l’évangéliste.
Sans le Paraclet aucune personne chrétienne, aucune communauté de foi chrétienne ne serait capable de d’exister et de persister.
Par sa proximité et sa présence les frères et sœurs auxquels s’adressaient la première épitre de Pierre se savaient toujours prêts à justifier l’espérance devant ceux qui en demandent compte, avec douceur et respect.
Par sa proximité et par sa présence en nous, dans les petites et les grandes choses de la vie, nous arrivons à nous relever quand nous trébuchons, même si quelquefois nous n’y arrivons que péniblement et lentement.
Par sa présence en nous, nous rendons le monde meilleur, plus souriant, plus enclin à pardonner et mieux réconcilié.
Tout cela est possible non point par nos seules forces et non point pour notre gloriole, mais par obéissance, un mot que nous n’aimons pas beaucoup!
Tant pis : 21Celui qui a mes commandements et qui les observe, celui-là m’aime : or celui qui m’aime sera aimé de mon Père et, à mon tour, moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui.
Jésus se manifeste en chacun de nous, tous les jours de la vie. Par sa présence en nous, nous ne nous laissons pas décourager et nous renouvelons nos énergies pour les combats pour plus de justice et d’équité, plus d’acceptation et de solidarité, bref plus d’amour. Cette énergie, nous l’avons en nous. Selon les termes de cette publicité bien connue des sportifs : A l’action! , c’est tout!
Que ceux et celles qui ont des oreilles pour écouter, entendent. Amen!
Samuel V. Dansokho
Eglise Unie St Pierre & Pinguet
Québec, le 25 mai 1014
Textes bibliques
13Et qui vous fera du mal, si vous vous montrez zélés pour le bien ? 14Bien plus, au cas où vous auriez à souffrir pour la justice, heureux êtes-vous. N’ayez d’eux aucune crainte et ne soyez pas troublés ; 15mais sanctifiez dans vos cœurs le Christ qui est Seigneur. Soyez toujours prêts à justifier votre espérance devant ceux qui vous en demandent compte. 16Mais que ce soit avec douceur et respect, en ayant une bonne conscience, afin que, sur le point même où l’on vous calomnie, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient confondus. 17Car mieux vaut souffrir en faisant le bien, si telle est la volonté de Dieu, qu’en faisant le mal.
Jean 14. 15-21
15« Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements ; 16moi, je prierai le Père : il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec vous pour toujours. 17C’est lui l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable d’accueillir parce qu’il ne le voit pas et qu’il ne le connaît pas. Vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous et il est en vous. 18Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens à vous. 19Encore un peu, et le monde ne me verra plus ; vous, vous me verrez vivant et vous vivrez vous aussi. 20En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi et moi en vous. 21Celui qui a mes commandements et qui les observe, celui-là m’aime : or celui qui m’aime sera aimé de mon Père et, à mon tour, moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui. »
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