La vérité de l’humilité

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prieurCertains étaient convaincus d’être justes et méprisaient tous les autres Luc 18,9

Voici une des plus éloquentes paraboles de Jésus. Elle concerne ici la sphère religieuse mais sa portée va bien au-delà. L’expérience spirituelle authentique du point de vue de Jésus, si elle concerne au premier chef la relation que Dieu a et veut avoir avec chacun-e de nous, débouche nécessairement dans le rapport que nous entretenons les uns avec les autres, aussi bien notre prochain immédiat que nos frères et sœurs en humanité au quatre coins du monde. Cette solidarité incroyable est difficile à saisir; pour qu’elle se traduise en gestes concrets, il faut toujours et encore s’exposer à Jésus, Parole faite chair, qui, dans l’Écriture, nous parle dans l’instant présent. C’est ce que nous appelons le mouvement de l’Esprit : Jésus le Christ est mystérieusement mais réellement en relation avec nous. Et ainsi, grâce à cette présence cherchée et accueillie, à travers elle, grandit en nous chaque jour un peu plus la douceur de l’amour divin et de l’authentique bienveillance envers autrui, comme par une saine contagion, une sainte transmission. L’attitude du mendiant est ici ce qui convient. [Écoute d’un chant à ce propos, paroles ci-dessous]

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.

Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était Pharisien et l’autre collecteur d’impôts. Ni l’identité professionnelle ou la classe sociale, non plus que l’origine ethnique ou l’arrière-plan religieux, des réalités extérieures, ne révèlent en soi pas grand chose du cœur ni des motivations profondes d’un individu comme l’illustre la parabole. (L’un) debout, priait ainsi en lui-même; (l’autre) se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais se frappait la poitrine.

L’enseignement est immédiatement clair : on peut donner l’apparence de la respectabilité, de la réussite, de la dévotion, mais en réalité être prisonnier de son petit moi. Ce besoin maladif de se comparer et de rabaisser les autres pour se remonter soi-même en est un trait par trop commun. Le pharisien nous apparaît immédiatement dans son imposture, à tel point que l’usage du nom est devenu synonyme d’hypocrisie, de vanité et de fanfaronnade prétentieuse. Quant au publicain, collecteur d’impôt réputé sans scrupule, collaborateur opportuniste qui s’en met plein les poches, il n’a pas socialement la cote, il est tout sauf respectable. Il se tenait à distance et ne voulait même pas lever les yeux au ciel.

La connaissance de soi empreinte de lucidité est le chemin incontournable pour aller au temple. Car il s’agit ici de passer de la religiosité complaisante, stérile et qui ne fait que nous maintenir en surface de nous-mêmes, pris au piège des apparences, pour aller en profondeur, dans la rencontre véritablement religieuse, i.e. qui relie la condition humaine et l’Esprit divin, et change effectivement les choses dans nos cœurs comme dans notre regard sur le monde.

Cette prise de conscience se fait souvent par le creux, le manque, la faute, le sentiment de son indignité. C’est l’aveu de la distance, de l’endurcissement, du péché sous sa forme qui nous est familière, naturelle pourrait-on dire. Et c’est aussi la souffrance face à cette distance, au lieu de la nier ou de tenter de la dissimuler à soi-même comme aux autres, qui donne accès paradoxalement à la véritable religion. Cette fragilité, c’est la mienne. À tour de rôle – parfois même à quelques minutes d’intervalle – je suis pharisien imbu de moi-même, le plus souvent ignorant de ce vice de forme, ou publicain, accablé par le poids de mes trahisons et compromissions multiples.

L’exhortation de Jésus, toujours Parole de lucidité et de guérison lumineuse, nous indique sans ambigüité l’attitude qui fait éclater le faux moi et qui nous permettra toujours de le rencontrer dans la vérité de son pardon et de son amour. Tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé. Amen.

 

Chant Mendiez

Kyrie Eleison Christe Eleison Kyrie Eleison

Mendiez, mendiez l’humilité du cœur Mendiez, mendiez la grâce de la prière Soyez fils et filles de lumière Soyez mendiants de Dieu La grâce de son amour vous transformera L’amour divin vous sanctifiera Pèlerins étrangers sur la terre Nous sommes pauvres de vie divine et de vie intérieure C’est le moment se mendier Priez, la prière c’est le souffle de vos âmes la source de l’amour et de la vérité la source de la lumière Soyez humbles et priez pour devenir des saints Pour êtres heureux et rayonner la joie de Dieu Joie de Dieu Alléluia Alléluia

Frère Jean-Baptiste de la Sainte Famille

Denis Fortin, pasteur

St-Pierre / 21e Dimanche de Pentecôte « C » – 23 octobre 2016

 

LECTURES BIBLIQUES

Psaume 65

2 Timothée 4, 6-8.16-18 

Luc 18, 9-14

 

Denis

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