La cinquième bougie de la couronne de l’Avent, la blanche au centre, met en lumière le cœur du message de Noël : la fidélité de Dieu à notre égard. Dieu qui a promis d’être avec nous, tient Parole. La jeune femme met au monde un enfant, Jésus – dont le nom veut dire « Dieu sauve », est Emmanuel, Dieu-avec-nous en toute circonstance… même les plus improbables, invraisemblables. Ce tout-petit enfant… change tout… comme une toute petite flamme perceptible dans la nuit la plus totale.
Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits. |
Le rayonnement de la fidélité de Dieu, c’est dans la durée qu’on l’aperçoit le mieux. Oui, pour nous, la naissance de Jésus est l’accomplissement de ce que les prophètes comme Ésaïe avaient annoncé… mais ce que l’on oublie souvent, c’est que des centaines d’années séparent la proclamation des prophètes et la naissance de Jésus. Dieu est fidèle, mais Dieu ne livre pas la marchandise aussi rapidement qu’Amazon Prime… c’est le moins qu’on puisse dire ! Nous nous impatientons… voir nous fâchons… si facilement si nous devons attendre quelques heures la réponse à un courriel ou à un texto. Combien de rendez-vous divins avons-nous manqué parce que nous avons cessé d’attendre la venue de notre Dieu… ou parce que nous n’avons pas su reconnaitre la lueur de sa fidélité ?
Rien à voir avec l’éclat des artifices des premières rencontres. La fidélité de Dieu, c’est la veilleuse qui donne un autre éclat à un environnement qui nous est très (et peut-être trop) familier… au cœur de notre quotidien.
Pensez-y ! Le premier Noël, ce n’était pas un soir de grande fête… c’était un jour ben ordinaire. Marie et Joseph ne s’en allaient pas au temple observer un rite religieux. Joseph s’en retournait, avec sa fiancée, dans son patelin… accomplir un devoir citoyen : le gouvernement faisait des recensements en vue de percevoir des impôts. Le récit de Noël nous rappelle que la lumière de la fidélité de Dieu brille dans notre monde… dans des circonstances… on ne peut plus plates…
Et ce, même là où, en principe il n’y a plus de place pour Dieu. Pas de place dans la salle commune pour Marie, Joseph et Jésus ? C’est pas la fin du monde… encore moins de l’histoire de Dieu avec nous. Évincé de l’espace publique, Dieu se fait une place là où il peut et il nait avec nous à l’écart… dans l’intimité.
Dans l’intimité, oui, mais ce n’est pas une affaire strictement privée. La création toute entière en est témoin. Les premiers à baigner dans la lumière de l’Enfant-Dieu étaient probablement des animaux qui avaient vu leur mangeoire… leur habitat naturel… transformé en berceau. Accueillir et protéger la vie…et pas uniquement de notre propre espèce. À travers le récit de la nativité, voilà ce à quoi l’Enfant de Bethléem nous invite. Voilà ce que tous les enfants attendent de nous. Me semble que même le plus gros des bœufs est capable d’en faire autant… pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Et en parlant de la gloire de Dieu… le récit de la nativité nous dit que les anges, les messagers de Dieu, annoncent la naissance de Jésus à des bergers. Les bergers vivent dehors pour garder un œil sur tout ce qu’ils ont dans la vie. Ce sont donc des sans-abris, des sans-domicile-fixe, qui sont les premiers témoins humains de la gloire de Dieu dans toute sa splendeur.
À l’époque, bien que la Bible nous dise que plusieurs de nos ancêtres dans la foi ont été bergers, ces nomades passaient souvent pour des menteurs. Leur témoignage était généralement considéré comme étant sans valeur. Les premiers à recevoir la nouvelle éclatante de la fidélité de Dieu pour toute la terre habitée, ce ne sont pas des gens dans le feu de l’action… mais plutôt des gens à la périphérie… en marge de la société… des laissés pour compte, quoi. C’est une bonne nouvelle pour quiconque a l’impression d’être passé à côté de sa vie.
Les bergers sont une classe à part… c’est vrai… et c’est tout à leur avantage. On ne le saura jamais… mais peut-être que les anges avaient essayé de se montrer aux habitants de Bethléem, mais que l’effervescence de la ville les avait empêchés de voir et d’entendre. Qu’est-ce qu’on manque en étant trop occupés à surfer sur le net ou à regarder Netflix ? Quelles merveilles manque-t-on parce qu’on n’est pas comme des bergers, des veilleurs attentifs au monde qui nous entoure… particulièrement la nuit !
La lumière du monde, c’est la paix qui nous habite et nous illumine… au cœur même de nos nuits les plus totales. Paix entre inconnus, entre états, au sein de nos familles, en nous-mêmes. Le rayonnement de la fidélité de Dieu, c’est la nuit… dans la durée… et tous ensemble… qu’on le perçoit le mieux. Ne croyez-vous pas ?
Ce soir, vous, vous êtes venus… quelque chose vous a attiré jusqu’ici. Rien qu’à être ici, par la grâce de Dieu, vous reflétez la lumière de Noël, vous rayonnez de joie, de paix, d’amour, d’espérance comme les bergers de jadis. Croyez-moi, ça se voit dans vos visages… Dieu est fidèle. Dieu a tenu parole. En Jésus, Dieu est avec nous ce soir et à tout jamais. Rien qu’à vous voir, le monde verra bien. Grâce soit rendue à Dieu. Amen.
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