L’esprit de Noël

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Gérald - plus petitJe ne connais pas de meilleur endroit qu’ici pour vivre et sentir le retour aux sources du véritable esprit de Noël, celui qui se rapporte à la naissance de Jésus. « Noël » vient d’un ancien mot dérivé du latin qui veut dire « naissance », et qui, au fil des siècles, est devenu courant pour nommer le jour où on célèbre l’anniversaire de naissance de Jésus. Le mot « nativité » a aussi été longtemps employé comme synonyme de Noël. Noël, c’est la fête de la « Nativité de Jésus ».

Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits.

Pourquoi est-ce que je dis que je ne connais pas de meilleur endroit qu’ici pour vivre l’esprit de Noël? Parce que Jésus est né comme un enfant ordinaire, dans un environnement qui ressemblait plus à la campagne tranquille dans laquelle nous sommes maintenant qu’aux grandes villes ou aux châteaux où sont nés des gens déjà célèbres à leur naissance, parce que leurs parents l’étaient. En faisant la part des choses, on serait proche de la réalité si je vous disais que la nuit dernière, sur le 6e rang, avant le tournant du chemin Pinguet, un enfant est né dans une maison où sa famille était hébergée. (Oublions l’étable avec les hivers qu’on a!) Si cet enfant était appelé à un destin extraordinaire de porteur de salut pour l’humanité, comment pourrait-on le savoir maintenant? On se mettrait à parler du lieu et des circonstances de sa naissance dans trente ou quarante ans, à partir de ce que cet enfant devenu adulte aurait fait.

C’est à partir de qui Jésus a été en tant qu’adulte que l’évangéliste Luc fait un retour en arrière pour parler du lieu et des circonstances de sa naissance. C’est à partir de Pâques qu’il nous parle de Noël, une fois que Dieu ait confirmé que le cheminement d’adulte de Jésus était porteur de salut, en le ressuscitant d’entre les morts, en nous le révélant comme toujours vivant parmi nous par son Esprit. Au moment même de la naissance de Jésus, il n’allait pas de soi de reconnaître que ce qui se passait dans une étable, autour d’une mangeoire où reposait un bébé, était un événement unique dans l’histoire, à partir duquel on allait compter les années.

En racontant l’épisode des bergers, l’évangéliste Luc veut nous dire que cette naissance, dès le moment où elle est survenue, arrivait pour apporter quelque chose à tout un chacun dans l’humanité, avec une préférence pour les plus humbles et les plus pauvres. C’est ce que la théologie de la libération du 20e siècle appellera « l’option préférentielle pour les pauvres ». Par leur travail, les bergers jouent un rôle important dans la société du temps. Les troupeaux forment une part importante de la richesse collective, dans cette société qui est principalement agricole. Les bergers sont les gardiens de cette richesse, qui est le plus souvent celle des autres. Ils gardent les troupeaux dans les champs. Ils dorment à la belle étoile ou dans des abris précaires. Ils ne sont pas considérés à leur juste valeur, parce que leur métier les fait vivre en solitaires, en marge des autres, et que leurs conditions de travail ne leur permettent pas de respecter toutes les habitudes d’hygiène de leur société et toutes les observances de leur religion. Or, Luc nous les présente comme les premiers, après Marie et Joseph, à qui est révélé le sens extraordinaire de cette naissance. L’évangéliste anticipe pour eux la confession de foi qui viendra après la résurrection : « Il vous est né aujourd’hui, dit l’ange, …un Sauveur qui est le Christ Seigneur… » (Lc 2, 11). Luc amplifie cette révélation du sens de la naissance de Jésus par l’évocation d’un phénomène encore plus merveilleux que la seule présence de l’ange : « Tout à coup il y eut avec l’ange l’armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu… » (Lc 2, 13).

Quand Luc passe des bergers à Marie, il n’en rajoute pas du côté du merveilleux. Il pense plutôt à ce qui se passe dans son cœur de maman, alors qu’elle cherche le sens des signes qui ont accompagné jusque-là la naissance du bébé qu’elle tient dans ses bras : « Quant à Marie, elle retenait tous ces événements en en cherchant le sens. » (Lc 2, 19).

Un enfant porteur de salut n’est pas né dans une maison du 6e rang la nuit dernière, même si nous sommes dans une campagne tranquille comme celle dans laquelle est né Jésus. À nous, cependant, qui sommes des gens ordinaires réunis sur le 5e rang, Jésus, par son exemple et son enseignement, nous donne de le trouver là où il est aujourd’hui : non pas dans une révélation extraordinaire comme les bergers de l’évangile de Luc, mais plutôt dans l’accueil de l’inspiration intérieure qui, comme Marie, nous fait chercher le sens des signes de sa présence dans nos vies. Cette inspiration nous indique qu’il est là, au cœur de nos vies, au croisement de trois chemins : la parole des évangiles qui nous le fait connaître, la communauté de foi que nous formons et où dans la sainte Cène nous allons célébrer sa présence avec nous, le prochain qu’il nous donne à aimer et en qui il nous dit que nous aimons Dieu.

Aujourd’hui, faisons avec l’évangéliste Luc ce retour en arrière qui nous fait reconnaître que la naissance de Jésus a été un événement extraordinaire. Mais ne vivons pas Noël seulement au passé, vivons-le au présent. Demandons à Dieu de nous inspirer par son Esprit, pour que nous reconnaissions, comme les bergers, la présence de son Messie parmi nous. Jésus le Christ Sauveur n’est pas présent en forme de bébé aujourd’hui, dans une maison du 6e rang ou dans n’importe quelle autre maison, c’est vrai! Mais nous pouvons le trouver là où il se tient disponible pour nous, au carrefour où l’inspiration intérieure se croise avec la Parole, la communauté de foi et le prochain. Comme Marie, retenons toutes ces choses en continuant à en chercher le sens.

Amen.

Par Gérald Doré, pasteur desservant

Église Unie Pinguet

Culte avec Sainte Cène de Noël 2015

LECTURES BIBLIQUES (TOB)

Ésaïe 11, 1-5

Galates 4, 4-7

Luc 2, 1-20

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