Ce soir, ne sommes-nous pas, toutes et tous, un peu comme les bergers ? Nous veillons… attentifs et vigilants, conscients du danger qui rôde autour… mais guettant, en même temps, la moindre lueur d’espérance qui pourrait poindre à l’horizon. Ces signes que nous voyons ravivent notre foi, notre confiance en Dieu, alors que nous attendons l’accomplissement ultime de ses promesses : des cieux nouveaux, une terre nouvelle… rien de moins!
Entre temps, nous essayons de vivre notre foi au quotidien. Mais qui sommes-nous pour avoir un véritable impact dans le cours de l’histoire? Nos choix individuels et collectifs, nos paroles et nos comportements peuvent-ils réellement faire une différence dans notre monde si troublé ? Je crois que oui… certainement plus qu’on ne pense… Et si le chemin est parfois exigeant, il n’est pourtant pas compliqué. Au contraire… il est plutôt simple…
Une option pour la simplicité volontaire, voilà ce qui, selon plusieurs spécialistes, pourrait transformer le monde. Mesurer notre qualité de vie non pas par notre accumulation de plaisirs, d’honneurs et de richesses, mais par la puissance de l’Esprit créateur et recréateur en nous et entre nous…voilà qui changerait certainement la donne. Voilà qui aurait un véritable impact, tant au niveau de la crise climatique qu’au niveau des tensions qui font éclater la violence un peu partout. Cela pourrait aussi nous aider à délaisser les divertissements éphémères pour rechercher la joie… la vraie… celle qui est profonde et durable… la joie spirituelle.
La simplicité volontaire… n’est-ce pas ce que l’on voit dans le récit de la nativité. Rien n’est impossible à Dieu. Dieu voulait un autre monde, un ciel nouveau, une terre nouvelle. Dieu aurait pu choisir un homme politique puissant, de sages prophètes de la haute société, de riches influenceurs. Mais Dieu a choisi volontairement ce qui est simple… pour changer le monde en profondeur.
Dieu choisit Marie. Dans un monde où les hommes ont le contrôle et même le pouvoir sur la vie et la mort sur les plus vulnérables, un monde où les femmes sont une commodité à échanger pour solder « une bonne affaire » entre deux familles, Dieu choisit une jeune femme pour mener à terme son projet d’avenir. Dans la simplicité et la confiance, malgré l’angoisse de l’incertitude que cette nouvelle vie va certainement susciter, Marie accueille ce qui lui arrive et cherche à y trouver un sens. Sans savoir où cela va la mener, elle cherche à comprendre et à s’orienter face à ce qui lui arrive de sorte que la volonté de Dieu soit faite à travers elle.
Et dans tout cela, son fiancé, Joseph n’a pas son mot à dire. Oui, c’est un descendant du roi David… mais il est à peu près aussi proche du roi que moi je le suis, par ma lignée biologique très British, de la reine Elisabeth II. Joseph, ce n’est ni un roi, ni un scribe, ni un pharisien. C’est un manuel, un simple charpentier… un gars ben ordinaire… sans trop d’instruction, soumis aux lois et aux décrets de la classe dirigeante. Ce n’est pas lui qui va changer le gouvernement en place… il n’y a pas de droit de vote à l’époque. Mais il a le pouvoir de choisir de protéger ceux qui sont plus vulnérables que lui – Marie et son enfant les premiers. Ce qu’il peut faire, il le fait volontiers… encore une fois… sans savoir où tout cela va le mener.
Et puis il y a ces bergers. Dieu choisit des itinérants pour annoncer les premiers, à qui voulait l’entendre, que Dieu demeure désormais parmi nous.
Oui, Jésus, le sauveur est né… et Marie et Joseph, chacun-e à sa manière, y ont joué un rôle non négligeable. Et si nous connaissons l’histoire de cet enfant qui a eu une mangeoire pour berceau, n’est-ce pas un peu… pas mal… grâce aux générations de simples bergers qui, au fil des siècles, ont raconté ce qu’ils ont vu et entendu ?
L’enfant de la crèche… si vulnérable et impuissant… grandira et déjouera les machinations de plus d’un tyran de ce monde. Plutôt que d’accumuler plaisirs, honneurs, richesses, il a tout donné… sa vie… son Esprit. Par l’œuvre de cette puissance dans le cœur de toutes sortes de monde, le Seigneur a changé le cours de l’histoire. Et j’ai l’espérance qu’il continuera à transformer le monde – le plus souvent une vie à la fois – jusqu’au plein accomplissement du projet d’avenir de Dieu pour le monde entier. Quelle divine simplicité volontaire!
Comment cela se fera-t-il ? Je n’en sais rien. Je n’ai pas de boule de cristal qui ferait de moi une voyante. Toutefois… j’ai des boules de Noël comme celle-ci… qui est l’une des premières que j’ai achetées pour le tout premier sapin que j’ai monté dans la première maison de ma vie adulte.
J’en ai une trentaine comme ça. Si nous avions pu nous retrouver en personne, j’aurais donné une boule semblable à chaque bulle familiale dans l’espoir qu’en la regardant de près, sa surface miroitante vous rappelle de chercher des signes de sa présence dans votre vie. Que cette présence ravive l’espérance en nous et illumine le monde autour de nous. Et maintenant, bergers et bergères de tous âges, chantent la gloire et les louanges de Dieu pour tout ce que nous avons vu et entendu. Chantons « Les anges dans nos campagnes » NVU 7
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