Les jours sont mauvais! Le monde est en crise. Nous n’avons qu’à ouvrir un journal ou nos tablettes… où écouter les nouvelles à la radio ou à la télévision pour nous en apercevoir. Il y a la crise écologique… la crise des réfugiés et du niqab.
Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Afin de l’apprécier pleinement, il est préférable de lire, au préalable, les textes bibliques dans la version TOB, accessibles via le site http://lire.la-bible.net/. |
Des familles sont en crise…déchirées par la séparation, la maladie, ou par des conflits. Des individus sont en crise : l’épuisement, la dépression, la solitude, la dépendance, les troubles de comportement sont de véritables fléaux dans notre société. Oui, les jours sont mauvais. Il faut faire quelque chose! Il faut passer à l’action …mais…par où commencer? Comment ne pas finir par se désespérer? Comment ne pas finir par baisser les bras?
Et l’auteur de la lettre aux Éphésiens nous répond : « Encouragez-vous les uns les autres par des psaumes, des hymnes, et des cantiques spirituels; chantez et célébrer le Seigneur de tout votre cœur; rendez toujours grâces pour tout à Dieu le père par Seigneur Jésus Christ. » En d’autres mots, il faut passer à l’action…de grâce…
Rendre grâce quand les jours sont mauvais? Ce n’est pas vivre dans le déni, ça? Je peux juste imaginer comment je serais reçue si, en arrivant chez quelqu’un qui traverse une crise, je lui disais : « Ne t’inquiète pas! Rends grâce à Dieu et tout va ben aller! » Comment s’encourager les uns les autres avec des psaumes et des cantiques, comment rendre grâce sans nier la douleur, la souffrance et l’angoisse des mauvais jours? Ce serait une très bonne question à explorer après le culte. Qu’est-ce que cela veut dire pour vous : « En tout temps, à tout sujet, rendez grâce à Dieu le Père au nom de notre Seigneur Jésus Christ. »? Tout comme, on pourrait se poser la question : « comment comprendre ce « ne vous inquiétez pas »?
La réponse à cette question est complexe et simple à la fois. Recherchez le mot « gratitude » sur Internet, vous trouverez une foule d’articles sur les bienfaits d’une attitude de gratitude. Et les auteurs ne sont pas uniquement des adeptes de la pensée positive ou des soi-disant « spirituels-mais-pas-religieux ». Des études sérieuses en psychologie et en neurosciences le démontre : pratiquer la gratitude au quotidien est un gage de bonne santé physique et relationnelle.
Pratiquer la gratitude, c’est du sport, par exemple. C’est plus qu’un petit « merci » lancé machinalement pour une porte tenue ou un service rendu. C’est une reconnaissance exprimée en toute conscience. Ce n’est ni de la pensée magique, ni du déni. La gratitude n’est pas vaccin contre les souffrances et les angoisses existentielles, c’est une discipline spirituelle qui nous donne la force et l’endurance nécessaires pour affronter et surmonter les souffrances et les angoisses.
Cela ne devrait pas nous surprendre, nous, dont la vie s’inscrit dans le chemin du Christ. La nuit où il a dû faire face aux pires des souffrances physiques, psychologiques et spirituelles, il a pris du pain et du vin et il a rendu grâce. Ici, il a communié à nos souffrances et nos angoisses et nous nous communions à sa vie au delà des souffrances.
Nous rendons grâce parce que nous ne sommes pas seuls. Notre vie s’inscrit dans la longue histoire d’amour entre Dieu et son peuple. Ce Dieu qui a sorti nos ancêtres de l’esclavage en Égypte et a ressuscité Jésus d’entre les morts, nous donnera, par sa grâce, notre pain quotidien : de quoi nous soutenir tout au long de notre marche, et même à travers la pire de nos crises et de nos angoisses.
Non, ce n’est pas toujours facile trouver des motifs d’action de grâce. On ne peut pas nier le doute et le découragement qui nous assaillent des fois. Voilà pourquoi Dieu nous a créé pour vivre en communauté. Oui, il est bon d’être ensemble, quand tout va bien, quand il fait beau et nous voulons célébrer toutes les bénédictions qui sont nôtres mais il est encore plus important d’être ensemble quand ça va mal, quand tout bascule et qu’on perd tous nos repères. Quand nous ne trouvons aucun motif d’action de grâce, nos frères et sœurs peuvent chanter pour nous pour nous rappeler d’où on vient et vers qui nous tourner.
Frères et sœurs, les jours sont mauvais. De grâce… passons à l’action. Amen.
Par Darla Sloan, pasteure
Le 4 octobre 2015 – Journée mondiale de la communion B15 – Église Unie St-Pierre
LECTURES BIBLIQUES
Éphésiens 5,15-20
Matthieu 6, 24-33
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