L’Évangile de Jean nous relate aujourd’hui cet épisode vécu par Jésus dans le temple : Les Juifs l’entourèrent et lui dirent: «Jusqu’à quand nous laisseras-tu dans l’incertitude? Si tu es le Messie, dis-le-nous franchement.» Jésus leur répondit: «Je vous l’ai dit et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père témoignent en ma faveur, mais vous ne croyez pas parce que vous ne faites pas partie de mes brebis, mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent (Jean 10, 25-27)
«Si tu es le Messie, dis-le-nous franchement». Le problème des Juifs d’alors, c’est qu’ils n’avaient encore rien compris à la mission de Jésus. Ses enseignements et ses œuvres parlaient pourtant d’eux-mêmes. Mais sa mission n’était pas une œuvre politique, telle qu’ils l’attendaient : remettre l’envahisseur à sa place, c’est-à-dire le retourner à Rome. Alors ils ne voulaient rien entendre du Berger que Jésus prétendait être.
Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits. |
La réalité du berger avec ses brebis était familière pour le peuple d’Israël. C’est pourquoi Jésus n’a pas hésité à saisir cette image pour faire connaître à ses disciples son rôle auprès de son peuple.
Un psaume de David, le psaume 23, présente le berger qui est l’image de ce que devraient être les dirigeants du peuple. Jésus se présente comme celui qui prend soin de son troupeau qu’il fait paître dans des terres arides… Et comme le berger vivait étroitement avec son troupeau, il connaissait chacune de ses brebis par son nom, il leur parlait et prenait bien soin d’elles… si bien que les brebis connaissait la voix de leur gardien et lui faisait entièrement confiance. Les brebis allaient où le berger les conduisait.
Cette image de Dieu, pasteur de son peuple, n’est pas une appellation unique du roi et psalmiste David. Nous la retrouvons aussi dans plusieurs pages du premier testament, chez les prophètes notamment :
Ainsi Ésaïe déclare (40, 11) : Comme un berger, il paîtra son troupeau, il prendra les agneaux dans ses bras, et les portera dans son sein; il conduira les brebis qui allaitent.
Et Ézéchiel (34,15-16) : C’est moi qui ferai paître mes brebis, c’est moi qui les ferai reposer, dit le Seigneur, l’Éternel. Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est malade.
L’Éternel, notre berger, est donc bien présent au cœur de nos vies, il vient au-devant de nous, il nous rejoint où nous sommes, il nous recherche, il nous ramène, il nous soigne… parce que, tous et toutes, nous sommes ses brebis.
De plus, le psalmiste rassure ses brebis: Je ne crains aucun mal, car Dieu est avec moi: sa houlette et son bâton me rassurent. Non seulement Dieu prend soin de ses brebis, il en est le gardien, Il les protège de tout mal. Non seulement des dangers de la route, mais surtout du mal spirituel. Comme d’ailleurs l’indique la prière de Jésus au soir de sa vie : Je ne fais pas la demande que tu les enlèves du monde, mais que tu les gardes du mal. (Jean 17, 15). En alternative au mal, Dieu offre plutôt aux brebis de son bercail de verts pâturages pour se reposer près des eaux paisibles et il dresse devant elles une table. Dans le désert de notre monde, Dieu nous rassure. Nous sommes ses brebis, il nous nourrit et nous fortifie par sa Parole vivifiante. Il est là pour nous; il est là aussi pour la brebis qui s’est égarée dehors, la brebis éloignée du Seigneur. Il se met à sa recherche et, quand il la trouve, il ne la traite pas rudement, il la prend plutôt sur ses épaules avec tendresse pour la ramener au bercail.
La nouvelle alliance scellée avec Jésus-Christ va même plus loin. Le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis (Jean 10, 11). Ici Jésus dépasse largement l’image de «berger» annoncée par les prophètes de la première alliance; il met plutôt en évidence la plénitude de son amour pour nous.
Le Seigneur accomplit son œuvre pastorale de différentes manières et en particulier en employant ses serviteurs, nous tous et toutes en l’occurrence, qu’Il invite à sa suite à être des bergers… pour nos frères et nos sœurs, qu’ils soient proches ou au loin. Imitons donc Jésus-Christ en apprenant de lui le véritable service pastoral, persévérant dans ce service d’amour sans nous laisser décourager par les difficultés et les exigences qu’il comporte.
N’y a-t-il pas plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ? (Jean 15, 13) Voilà ce que nous a laissé Jésus en héritage et voici ce qu’il nous commande de faire à sa suite… Il nous l’a enseigné par sa propre vie offerte pour chacun et chacune d’entre nous. À nous maintenant de prendre soin de nos frères et de nos sœurs à la manière d’un berger c’est-à-dire en prenant soin de nos brebis jusqu’au bout de nous-mêmes. AMEN !
Prédication du 4e dimanche de Pâques, Église Unie Saint-Pierre
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