Que cherchez-vous ?

Église Unie St-Pierre et Pinguet https://www.stpierrepinguet.org/wp

Que cherchez-vous ? Qu’est-ce qui vous a incité à suivre Jésus jusqu’ici ce matin ? Que cherchez-vous ? Peut-être que vous n’êtes pas capables de mettre le doigt dessus, d’y mettre des mots. C’est tout à fait compréhensible. Ça vous arrive parfois d’avoir faim et de ne pas savoir de quoi exactement ? Vous ouvrez le frigo et vous vous demandez ce que vous voulez au juste… Si ce n’est pas toujours facile de d’identifier ce qui pourrait satisfaire notre faim physique, c’est combien plus difficile de savoir comment assouvir notre faim spirituelle, notre faim du divin qui surpasse tout ce que nous pouvons demander ou même imaginer.

Que cherchons-nous aujourd’hui ? Quelle est la quête des gens en recherche spirituelle aujourd’hui ? Un article paru récemment dans Protestinfo propose un début de réponse à cette question. Aujourd’hui, les gens chercheraient non pas à gagner le ciel, une vie meilleure dans l’au-delà, mais à réaliser leur plein potentiel ici et maintenant. Mais attention ! Cela ne signifie pas que les gens sont purement individualistes ou égoïstes. Leur quête spirituelle n’est pas seulement pour leur bien personnel mais plutôt pour être en lien et en résonnance avec la vie humaine dans sa dimension universelle et transcendante.  Être spirituel, c’est donc trouver son soi authentique, devenir ce pour quoi on a été créé. Pas surprenant qu’on a de la difficulté à nommer clairement la visée de sa recherche spirituelle. Si les plans de Dieu ne nous dépassaient pas, Dieu cesseraient d’être Dieu. Moi en tout cas, j’ai besoin d’un Dieu qui m’échappe, qui me dépasse.

Que cherchez-vous ? Je n’oserais même pas essayer de deviner votre réponse à cette question mais je gage qu’il n’y a personne parmi nous qui dirait « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » Ai-je raison ?

C’est la réponse de Jean Baptiste ce matin… et si Matthieu prend la peine de l’écrire, sans doute est-ce parce qu’il espérait que cette réponse fasse sens pour son lectorat. C’était certainement le cas pour les premiers chrétiens alors pourquoi pas nous ?

En voyant passer Jésus, Jean-Baptiste identifie… la faim… de sa quête spirituelle… et peut-être la nôtre aussi : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » En entendant cette déclaration, certains d’entre vous penseront sans doute spontanément à la messe Catholique romaine… ou anglicane. Mais avant de faire partie d’une prière eucharistique, cette déclaration était une confession de foi catholique dans le sens premier du terme, c’est-à-dire universelle. C’est la première confession de foi qu’on trouve dans l’Évangile de Jean, l’un des quatre Évangiles de toute la communauté chrétienne. Et c’est une confession de foi qui nous renvoie à l’agneau de la Pâque, de la sortie d’Égypte, et aux racines juives de notre foi. C’est donc une confession de foi qui ouvre à la fois à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux. Mais il y a plus encore.

« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». En faisant référence à l’agneau pascal et la libération du peuple de Dieu de l’oppression et de l’esclavage en Égypte, Ici, Jean identifie Jésus non pas comme celui qui pardonne nos fautes, le mal que nous avons fait ou le bien que nous avons omis de faire par nos paroles et nos gestes. Ici, Jean reconnait Jésus comme celui qui nous libère. Ce matin, qu’est-ce qui vous tient captif ? Y a-t-il quelque chose qui vous oppresse, qui vous opprime ? De l’anxiété ? de l’angoisse ? Une lassitude ? Un trop-plein de tout ? Des peurs ou des doutes qui vous font croire que votre vie, que la vie, n’a aucun sens, que Dieu nous a abandonnés à notre sort ?  Un sentiment d’impuissance face à une situation dans votre vie ou l’état du monde ? L’impression d’être pris dans un cul-de-sac ?  « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », nous dit Jean. Pour qui a les oreilles pour entendre, c’est une confession de foi qui déclare : « Tournez-vous vers Jésus, lui qui ouvre le chemin de la libération. C’est lui qui enlève le péché du monde. C’est lui qui abolit tout ce qui nous sépare de Dieu. Jésus ouvre la voie de la communion avec Dieu de sorte que notre vie résonne avec la vie humaine dans sa dimension universelle et transcendante. Jésus ouvre la voie vers une vie authentique, la vie abondante pour laquelle nous avons été créés et à laquelle notre âme et notre esprit aspirent.

La communion avec Dieu, c’est ce que nous cherchons, n’est-ce pas ? Être comblés de la présence de Dieu afin de connaitre son amour. Ici, connaitre ne signifie pas simplement avoir une notion ou une compréhension intellectuelle de l’amour mais bien être pénétré de l’amour de Dieu, imbibé, infusé de l’amour de Dieu, pas de patauger dans l’amour de Dieu mais de plonger dedans… d’y être submergé… de sorte que toute notre être en soit coloré, transformé. Est-ce cela que vous cherchez ? C’est à cela que mon cœur, mon âme, mon esprit aspirent en tout cas.

Et j’ai l’intuition que c’est ce que beaucoup de nos contemporains cherchent… même s’ils n’ont pas toujours les mots pour la nommer ainsi. Mais c’est pas grave. Les premiers disciples non plus ne savaient pas trop au tout début. Au contact de Jésus, ils l’appellent rabbi, le messie mais ils sont loin de se douter de ce que Jésus va être pour eux ; de quelle manière il deviendra « l’agneau de Dieu qui enlève le péché monde » ; jusqu’où il ira pour que plus rien ne nous sépare de Dieu ; pour que Dieu soit avec nous dans la vie, dans la mort et dans la vie au delà de la mort. Tout cela va devenir plus avec le temps…  le temps qu’ils demeurent avec Jésus.

« Que cherchez-vous ? » demande Jésus et ses premiers disciples de répondre « Où demeures-tu, Rabbi ? » Ils ne le connaissent pas encore mais ils reconnaissent quelque chose en lui. Ils ressentent qu’en s’approchant de lui, en demeurant en sa présence, ils trouveront de quoi assouvir leur faim… la réalisation de leur quête. Ils seront pénétrés, imbibés de la gloire de Dieu, de la lumière et de l’amour de Dieu et trouveront ainsi la vie abondante à laquelle leur cœur, leur âme et leur esprit aspirent.

C’est ce qui est arrivé à Simon. Même avant de connaitre vraiment Jésus, Jésus le connait. Jésus connait son cœur et ce à quoi Simon est destiné. Il sera Pierre. Il ne sera pas sans faille. Mais en demeurant avec Jésus, il deviendra solide, assez solide pour traverser les épreuves sans s’effondrer complètement. Il sera le rocher sur lequel on bâtira des Églises pendant des siècles, voire des millénaires. Si cela peut arriver à Pierre, par la grâce de Dieu, cela peut nous arriver à nous aussi.

C’est pour cela que je prie… pour moi-même, pour vous, vous êtes ici, vous qui êtes sur Zoom ou qui lisez cette prédication sur Internet. Je demande à Dieu, selon la richesse de sa gloire, de fortifier votre être intérieur par la puissance de son Esprit. Que le Christ habite dans vos cœurs par la foi. Que soyez enracinés et solidement établis dans l’amour ; ainsi vous aurez la force de comprendre, avec tous ceux et celles qui appartiennent à Dieu, combien l’amour du Christ est large et long, haut et profond. Et vous connaîtrez alors son amour, bien qu’il surpasse toute connaissance, et vous serez ainsi comblés de toute la plénitude de Dieu. (Éphésiens 3, 14-19). Amen.

 

LECTURES BIBLIQUES

Éphésiens 3, 14-21

Jean 1, 29-42

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