Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. (Ép. 5, 20) Voilà le message que l’apôtre Paul adresse aux chrétiens de l’Église d’Éphèse. Rendez continuellement grâces. Paul situe donc clairement l’action de grâce au cœur de la vie chrétienne, et dans toutes ses ramifications puisque l’invitation est faite pour que l’action de grâce des chrétiens soit continuelle.
L’action de grâce est une attitude de reconnaissance envers Dieu que l’humain reconnaît comme la source de tout bien. C’est par la grâce que vous êtes sauvés… Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. (Eph 2, 8) L’action de grâce (du mot grec eucharistia), c’est la gratitude que le croyant veut exprimer envers Dieu de qui tout vient. Dieu nous a gratifiés de sa miséricorde, et puisque nous sommes des créatures redevables de tout et des pécheurs pardonnés, tout devrait susciter chez nous une attitude de remerciement. Le croyant, en effet, peut reconnaître la main de Dieu dans chaque événement de sa vie et s’en émerveiller. Il sait que c’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. (Rm 11, 36) L’action de grâce jaillit alors de source dans l’étonnement d’être tant aimé de Dieu. Mais pas toujours cependant… L’Évangile de Luc qui vient de nous être proclamé en est un exemple éloquent. Des dix lépreux guéris, un seul revient vers Jésus. Se voyant guéri, (il) revint sur ses pas en rendant gloire à Dieu à haute voix. Il tomba le visage contre terre aux pieds de Jésus et le remercia. Cet épisode nous démontre combien l’humilité est à la base même de l’action de grâce. Le lépreux guéri qui revient vers Jésus sait qu’il n’est pour rien dans sa guérison. Il sait que c’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. (Rm 11, 36)
Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits. |
Le bon ex-lépreux comprend, nous dit le Pasteur Louis Pernot, que ce qu’il a de meilleur dans sa vie, il ne le doit pas à lui-même comme un mérite personnel, mais il le reçoit comme un don immérité. Toute chose positive de notre vie est en fait une chance, un cadeau dont nous sommes invités à faire quelque chose. Et c’est le sens aussi du fait qu’il se prosterne devant Jésus, non seulement il reconnaît qu’il y a plus grand que lui, qu’il n’est pas le centre du monde à qui tout serait dû, mais aussi, il se soumet en se présentant comme serviteur. Il dit donc par son geste qu’il est prêt à se mettre au service du Christ et des autres, et à mettre ce qu’il a reçu à ce service. La découverte du dixième lépreux, c’est donc que Jésus peut libérer, mais qu’il peut aussi indiquer un chemin, aider à construire à partir de ce que l’on a reçu. C’est là le chemin du salut, notre liberté se transforme en salut quand on sait la mettre au service de quelque chose.
L’action de grâce est présente de façon continue dans toute la vie du croyant qui sait reconnaître la présence de Dieu en lui toujours et partout, aussi bien dans les moments de bonheur, de succès et de victoire que dans les difficultés, les maux et les problèmes.
Cette certitude de la présence de Dieu, le croyant ne veut pas se l’accaparer pour lui seul. Le cœur rempli de reconnaissance, il tient à la partager avec ses sœurs et ses frères dans la foi. Le psalmiste exprimera en ces mots la dimension communautaire de l’action de grâce : Je te célèbrerai dans la grande assemblée, je te louerai au milieu du peuple. (35, 18)
En cette fin de semaine de l’Action de grâce, c’est cette attitude de reconnaissance que nous sommes invités à intégrer dans notre vie de foi et à partager dans nos assemblées. À la suite du prophète Ésaïe, nous pouvons dire : Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! (És. 25, 9)
AMEN !
Par Pierre Nadeau
Prédication du dimanche 8 octobre 2017
à l’Église Unie Saint-Pierre (Québec) pour l’Action de grâce
LECTURES BIBLIQUES
Ésaïe 25, 6-9
Luc 17, 11-19
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