Nous vivons à l’ère des média sociaux. Je suis très Facebook mais Twitter… pas capab. Résumer ma pensée en quelques caractères. Jean Baptiste, par exemple, il l’a l’affaire. S’il vivait aujourd’hui, il n’aurait pas de problème. J’ai compté. Une cinquantaine de caractères et il arrive à tout dire…l’essentiel de sa foi. Qui est Jésus pour lui et ce que Jésus est venu faire pour nous. Une cinquantaine de caractères… faut le faire : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».
Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits. |
Cette déclaration que certains identifient spontanément à la messe Catholique romaine… ou anglicane… est en fait une confession de foi catholique dans le sens premier du terme, c’est-à-dire universelle. C’est la première confession de foi qu’on trouve dans l’Évangile de Jean. Une confession de foi que nous ferions bien d’utiliser plus souvent… premièrement parce qu’elle nous ramène à l’agneau de la Pâque, de la sortie d’Égypte, et aux racines juives de notre foi. C’est donc une confession de foi qui ouvre à la fois à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux et qui nous invite à adopter une attitude d’humilité dans notre manière de vivre et de partager notre foi.
Cette confession de foi est associée à invitation qui, elle aussi, a aussi un caractère universel : « Venez et vous verrez ». C’est une invitation (ouverte… aucune coercition) à demeurer avec Jésus, c’est-à-dire à entrer en relation intime avec lui. Comme Jean, nous qui confessons notre foi en Jésus sommes appelés à témoigner de ce que nous avons vu et entendu, de ce que nous avons trouvé en Jésus, de sorte que d’autres entendent l’invitation à s’approcher de lui.
« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Bon j’avoue que comme stratégie de « marketing » ce ne serait peut-être pas le plus vendeur des slogans de nos jours. Mais cela ne veut pas dire que ce qui est annoncé est moins en demande pour autant.
Tout comme au temps de Jean Baptiste, nos contemporains cherchent. Plus que jamais, me semble-t-il, nos contemporains cherchent à couvrir un grand vide… l’expansion exponentielle des réseaux sociaux et notre dépendance collective à voir combien de gens nous « aiment » et aiment ce que nous vivons, en sont des signes éloquents. Dans une société hautement individualiste, nos contemporains cherchent à créer des liens, à combler un vide, à être unis, ne serait-ce que virtuellement, avec d’autres ayant un même esprit, une même pensée.
Les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et tout le reste. Ils peuvent être divertissants, informatifs et parfois bienfaisants mêmes. Mais nous le savons, n’est-ce pas, que c’est réseaux ne peuvent pas nous satisfaire vraiment ? Et qu’ils peuvent même être dangereux parce que, plutôt que de nous ouvrir au plus grand que nous, les algorithmes et nous préférences nous permettent de nous renfermer sur nous-mêmes et à restreindre nos contacts. Et, à vrai dire, nous ne sommes pas faits vivre de multiples contacts. Nous avons été créés pour vivre en communion… avec Dieu et avec les autres.
Voilà ce que Jésus nous offre, voilà ce que la confession de Jean Baptiste annonce. Le péché, c’est tout ce qui nous sépare de Dieu, tout ce qui nous empêche de vivre cette communion pour laquelle nous avons été créés et à laquelle notre âme et notre esprit aspirent. La communion, dans notre monde éclaté, c’est cela que beaucoup de nos contemporains cherchent… même s’ils n’ont pas toujours les mots pour la nommer ainsi.
Les premiers disciples non plus ne savaient pas trop au tout début. Au contact de Jésus, ils l’appellent rabbi, le messie mais ils sont loin de se douter de ce que Jésus va être pour eux ; de quelle manière il deviendra « l’agneau de Dieu qui enlève le péché monde » ; jusqu’où il ira pour que plus rien ne nous sépare de Dieu ; pour que Dieu soit avec nous dans la vie, dans la mort et dans la vie au delà de la mort. Tout cela va devenir plus clair au fur et à mesure qu’ils cheminent avec Jésus. Mais ils n’auraient rien su si quelqu’un n’avait pas osé dire haut et fort que Jésus ouvre le chemin de la communion avec Dieu.
Soyons clairs, reconnaître qu’il y a d’autres chemins vers Dieu ne nous dispensent pas d’inviter d’autres à venir voir si Jésus n’est pas celui qu’ils cherchent, particulièrement de nos jours alors que tant de nos contemporains ont si peu… ou pas de connaissances de Dieu et de ses voies. À chacun et chacune de juger par lui-même par la suite au fur et à mesure que sa relation avec Dieu dans le Christ se déploie dans le temps.
Mes frères et sœurs, je rends grâce à Dieu sans cesse à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été donnée dans le Christ Jésus. Car vous avez été, en lui, comblés de toutes les richesses, toutes celles de la parole et toutes celles de la connaissance. C’est que le témoignage rendu au Christ s’est affermi en vous, si bien qu’il ne vous manque aucun don de la grâce, à vous qui attendez la révélation de notre Seigneur Jésus Christ. […] Il est fidèle, le Dieu qui vous a appelés à la communion avec son Fils Jésus Christ, notre Seigneur. (1 Corinthiens 1, 7-9). Cette nouvelle est trop bonne qu’on le garde pour nous. À l’instar de Jean Baptiste osons témoigner de notre foi et inviter d’autres à s’unir à nous, pour la gloire de Dieu et la transformation du monde. Amen.
Et vous ? Comment résumeriez-vous l’essentiel de votre foi (qui est Jésus pour vous et ce qu’il est venu faire pour nous) en 140 caractères ou moins ?
Par Darla Sloan
le 15 janvier 2017 – 2 Épiphanie A17 – Église Unie Saint-Pierre
LECTURES BIBLIQUES
Psaume 40, 2-11
1 Corinthiens 1, 1-10
Jean 1, 29-42
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