L’épisode raconté par Luc et que nous venons d’entendre ce matin se situe immédiatement après une tempête qui s’est abattue sur le lac. Jésus venait de demander à ses disciples de passer de l’autre côté, vis-à-vis de la Galilée, au pays des Géraséniens, Nous sommes donc en dehors du monde juif en présence d’un peuple païen. Jésus va rencontrer ici une violence bien plus redoutable que celle de la tempête en la personnification du Mal lui-même, Satan. Et encore, dans l’histoire qui nous occupe, c’est d’une multitude de démons dont il s’agit.
Les extraits de la Bible inspirant cette réflexion sont donnés à la toute fin de la prédication. Vous pouvez cliquer sur les liens pour lire les extraits. |
Un possédé vient donc au-devant de Jésus dans toute sa détresse : il est nu et habite dans les tombeaux. Nu, il est incapable de cacher son état devant Dieu, moralement mort, il habite les tombeaux. Il reconnaît la puissance de Jésus :
Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je te supplie, ne me tourmente pas !
C’est très clair, il ne se trompe pas sur l’identité et sur la puissance de son interlocuteur. Sa confession de foi est sans équivoque : Fils du Dieu Très-Haut… ne me tourmente pas !
Jésus l’approche doucement comme on aborde un étranger avec qui on souhaite un rapprochement et établir une relation de proximité : (il) luidemanda : Quel est ton nom ?Le nom dans la Bible, c’est la personne. Le Christ ne s’embarrasse pas de savoir dans quelle catégorie il doit classer son interlocuteur. C’est vers une personne qu’il va créer un lien. C’est ainsi que, comme Élie l’avait expérimenté, Dieu se présente non pas comme un ouragan, ou comme un feu ou encore comme un tremblement de terre, mais bien plutôt dans le murmure d’une brise légère.
Jésus écoute et accède même à la requête du possédé de ne pas commander à la légion de démons de s’en aller dans l’abîme.Plutôt dans le troupeau de porcs, comme le lui suggère le Gérasénien. Et Jésus commande aux démons de sortir de cet homme et d’entrer dans le troupeau qui, de surplus, se jette du haut de la falaise.
L’homme est délivré ! L’homme est transformé ! Les gardiens des porcs et les gens de la ville à qui on a raconté ce qui était arrivé trouvent le possédé aux pieds de Jésus, assis, vêtu, et avec toute sa raison. Le voilà donc en paix et au repos auprès de son Sauveur.
Bien sûr, on s’imagine que tout le monde va se réjouir et festoyer à l’issue de ce développement heureux. Enfin ! Plus besoin d’enchaîner le possédé quand il devient intenable… Les Géraséniens, au contraire, tremblent de peur et demandent à Jésus de quitter les lieux sur le champ. Comme si la présence de Dieu dans nos vies inquiète plus que la domination du diable…
Seul l’ancien possédé d’une légion de démons reconnaît l’œuvre de Dieu qui s’est opéré en lui, seul il souhaite ardemment demeurer avec Jésus, mais Jésus a pour lui d’autres desseins. Dorénavant, Jésus attend de lui qu’il raconte à ses proches, les gens de sa maison et les gens de sa ville, quelles merveilles a fait pour lui le Seigneur.
Peut-être que nous ne sommes pas possédés par une légion de démons mais, nous en sommes bien conscients, notre vie n’est pas exempte du péché. Mais nous avons cette certitude d’être sauvés par grâce dans la vie, la mort et la résurrection de Christ. Comme le possédé, accueillons la transfiguration opérée dans nos cœurs par Dieu et soyons témoins vivants de la grâce qui nous a été offerte. Oui, témoignons au jour le jour avec courage, humilité gratitude et joie de ce que le Seigneur a fait pour nous, car il a fait des merveilles, de grandes merveilles. AMEN.
Prédication du 23 juin 2019, 12e dimanche du temps ordinaire, Église Unie Saint-Pierre
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